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GUNAIKEIA
VOL 18 N°7
2013
méthodologie non randomisée de l'étude. Le schéma thé-
rapeutique a été bien toléré et les problèmes d'alopécie et
de neutropénie sont restés peu fréquents. Les porteuses
des mutations du BRCA1/2 ont montré un pourcentage de
réponse supérieur aux non-porteuses (47% contre 33%).
Les scores de déficience de la recombinaison homologue
(HRD) étaient significativement corrélés avec la réponse
pathologique, dans la mesure où le score HRD était
supérieur ou égal à 10 chez 70% des patientes et inférieur
à 10 chez 20% d'entre elles (p < 0,0001).
Les participants au congrès de l'ASCO ont par ailleurs ap-
pris que les recherches sur l'iniparib avaient dû être inter-
rompues en raison d'un manque de résultats en phase III.
Le carboplatine dans le traitement
néoadjuvant du cancer du sein au stade
précoce
Gunter Von Minckwitz (Francfort) a présenté les conclu-
sions de l'étude GeparSixto. Pour cette étude de phase
II, du carboplatine a été ajouté à un traitement néo-
adjuvant dans des cas de cancer du sein triple négatif ou
HER2-positif, toujours à un stade précoce (5).
Au total, 595 patientes ont pris part à l'étude. Elles ont été
traitées en néoadjuvant par administration hebdomadaire
de paclitaxel (80mg/m
2
) et de doxorubicine (20mg/m
2
) pen-
dant 18 semaines. Les patientes atteintes d'un cancer triple
négatif ont également reçu du bevacizumab (15mg/kg
toutes les trois semaines), tandis que les patientes at-
teintes d'un cancer HER2-positif ont reçu du trastuzu-
mab (6-8mg/kg toutes les trois semaines) et du lapatinib
(750mg/jour pendant 18 semaines).
Du carboplatine AUC 1,5 a été administré chaque semaine
en outre dans un des deux bras de l'étude.
Les résultats ont montré une augmentation significative
de la réponse pathologique complète par adjonction de
carboplatine, de 37,2% à 46,7%. Une augmentation abso-
lue de plus de 20% a été observée dans les cas de cancer
triple négatif (37,9% contre 58,7%), mais pas chez les pa-
tientes atteintes d'un cancer HER2-positif (36,3% contre
33,1%).
Cette amélioration de l'efficacité doit être mise en balance
avec le pourcentage élevé d'interruptions du traitement
(48% avec carboplatine, 39% sans).
Gunter Von Minckwitz a terminé en évoquant les résultats
attendus de l'étude CALGB40603, une étude de phase II
destinée à évaluer l'adjonction de bevacizumab et/ou de
carboplatine à un traitement par paclitaxel hebdomadaire,
suivi d'une chimiothérapie AC dose-dense.
Chimiothérapie néoadjuvante dans
différents sous-types de cancer du sein
triple négatif
Hiroko Masuda (Houston) a proposé de classer les cas de
cancer du sein triple négatif en sept sous-types (6) dans
le but de mieux prédire la réponse pathologique complète.
Les sept sous-types identifiés sont le sous-type
basal-like
1 (BL1) et le sous-type
basal-like 2 (BL2), le sous-type
immunomodulateur (IM), le sous-type
mesenchymal (M),
le sous-type
mesenchymal stem-like (MSL), le sous-type
luminal exprimant le récepteur aux androgènes (LAR) et le
sous-type instable (uNS). Cette classification a été élabo-
rée après une analyse du profil d'expression génique dans
21 jeux de données sur le cancer du sein (7).
Le plus fort taux de réponse pathologique complète a
été observé dans le sous-groupe BL1, le plus faible dans
les sous-groupes BL2 et LAR. Le rapport entre la réponse
complète et l'absence de réponse complète variait de
0,52 à 0,00 et 0,10, respectivement.
Hiroko Masuda a conclu que cette classification en sous-
types pourrait mener à la définition de stratégies person-
nalisées innovantes pour les patientes atteintes d'un can-
cer du sein triple négatif. une validation prospective des
différents sous-types devra toutefois encore être réalisée.
Évolution de la chimiothérapie adjuvante
en cas de cancer du sein t1a-b N0M0
Ines Maria Vaz Duarte Luis (Boston) a expliqué que l'inci-
dence des cancers du sein de stade t1a-b N0M0 a enregis-
tré une forte augmentation en raison de l'intensification
du dépistage. Elle s'est demandé comment ces cancers ont
été traités pendant la dernière décennie et quelle a été
l'influence du traitement sur le pronostic.
L'oratrice a analysé une cohorte de 24.931 femmes pré-
sentant un nouveau diagnostic de cancer du sein unila-
téral de stade I à III. Les patientes avaient été suivies sur
des sites du
National Comprehensive Cancer Network
aux États-Unis, entre 2000 et 2009. Parmi elles, 4.113 en
étaient au stade t1a-b N0M0 et ont donc pu être incluses
dans l'analyse.
Il est apparu que l'utilisation de la chimiothérapie avait
été différente d'un sous-groupe à l'autre au cours des 10
dernières années, avec des modifications significatives en
fonction du temps. Le recours à la chimiothérapie a aug-
menté pour les tumeurs HER2-positives et les tumeurs
HER2-négatives non hormonodépendantes de stade T1a. En
termes de survie sans récidive à distance, le pronostic était
excellent pour les tumeurs HER2-négatives hormonodépen-
dantes non traitées (toujours plus de 95% pour T1a et T1b).
Certains sous-groupes, comme les tumeurs non hormono-
dépendantes de stade T1bN0, présentent un risque de
récidive suffisamment important pour envisager une
chimiothérapie (8).
Il reste bien sûr du pain sur la planche, notamment déve-
lopper des stratégies thérapeutiques efficaces avec une
toxicité minimale pour ce groupe de patientes.
AC ou T en traitement adjuvant avec
0 à 3 ganglions axillaires positifs
L'étude CALGB-401011 comparait la combinaison doxorubi-
cine-cyclophosphamide (AC) au paclitaxel (T) en traitement