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Spécialiste
®
Le
N°13-2
13-26 février 2013
Charleroi X
bimensuel
P913976
L'actualité des médecins spécialistes
www.
le
specialiste.be
EDITORIAL
Les mutuelles dans le collimateur
Le Groupement belge des spécialistes organise généralement le premier samedi de février
son assemblée générale, précédée d'un symposium. Ce fut le cas cette année aussi. Il
est également devenu habituel que Marc Moens, secrétaire général du GBS, parvienne
à préparer à temps son rapport annuel sur l'actualité médico-politique de l'année
précédente. Un tour de force, souvent très instructif. Le Dr Moens, qui est également
président de l'Absym, est un des acteurs-clés de notre système de santé. Il siège dans de
nombreux comités et commissions et peut permettre au lecteur de son rapport de prendre
connaissance de la «cuisine interne» du secteur des soins de santé.
Le titre du rapport de cette année, «Une pilule mutualiste empoisonnée», n'est pas anodin.
Les mutuelles, et principalement la Mutualité chrétienne, sont dans le collimateur de Marc
Moens. Selon lui, les organismes assureurs ont modérément apprécié que la dotation pour
leurs frais d'administration ait été légèrement diminuée en 2012, pour la première fois
depuis des années. Ce budget global a été réduit d'un demi-pourcent, passant ainsi de
1,052 milliard en 2011 à 1,047 milliard un an plus tard. Conséquence de cette réduction:
«pour ne pas devoir elles-mêmes économiser 20 millions sur leur frais d'administration, les
mutuelles ont décidé de réaliser cette économie sur le dos de leurs patients. En terrorisant les
médecins prescripteurs, elles sont parvenues, par des exigences administratives fantaisistes
extravagantes et par des refus de prescriptions, à priver pendant des semaines un grand nombre de patients des médicaments dont ils
avaient besoin voire à leur supprimer ces médicaments à titre définitif.» Marc Moens estime que cette «page noire du commerce pur
et dur auquel certaines mutuelles se livrent est l'élément le plus perturbant depuis de nombreuses années de médico-mut.»
Le ton du chapitre concernant les implants PIP dans le rapport annuel montre bien que le Dr Moens est particulièrement remonté
contre les Mutualités chrétiennes. «Durant l'été 2012, la Mutualité chrétienne a lancé une compagne contre les chirurgiens plastiques
et esthétiques parce qu'ils voulaient compléter les honoraires ­ trop bas ­ prévus pour la reconstruction mammaire avec le propre tissu
de la patiente en demandant un supplément "esthétique". (...) Nos "amis" des MC ont menti tant et plus et le grand public s'en est
régalé
», commente Marc Moens en des termes non-équivoques. Et de conclure «qu'un pays peut survivre sans les mutuelles et leurs
politiciens mais pas sans médecins.
»
Geert Verrijken
JS0394F
Matériovigilance: tous les
hôpitaux ne disposent pas
de moyens identiques
Les radiologues réclament
une responsabilisation des
prescripteurs
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Rapprochement du CHR
Mons-Warquignies et des
Cliniques Saint-Luc
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Le financement de la chirurgie ambulatoire, un sujet épineux
Au niveau mondial, des études montrent que
l'opération d'une hernie inguinale en hôpital de
jour coûte moins cher qu'une hospitalisation
de deux jours: pas de frais d'hébergement, le
patient retourne plus vite au travail, etc. La
question-clé est pourtant la suivante: savons-
nous vraiment combien coûte l'opération?
Quelles sont les subventions de l'hôpital? A
combien se chiffrent les honoraires du méde-
cin? Qui paie quoi? Quelle est la structure du
mécanisme de financement de l'hôpital de jour
chirurgical?
Une chose est sûre: il s'agit d'une matière com-
plexe qui, en plus, évolue au fil des ans. Les hôpi-
taux sont financés par le biais du budget des
moyens financiers (BMF), à savoir les listes A et
B. Les forfaits A, B, C et D ont entre-temps été
supprimés. Actuellement, seuls les mini et maxi
forfaits restent d'application. Les forfaits 1 à 7
ne concernent que très peu l'acte chirurgical.
Les honoraires des médecins ont aussi été revus
plusieurs fois ces dernières années. Outre les
honoraires liés à la prestation, il faut également
compter ceux relatifs à l'assistance. Initiale-
ment, en guise de mesure incitative, les autori-
tés proposaient aux médecins de leur payer un
K40 supplémentaire pour une liste limitée d'en-
viron 70 interventions ambulatoires. La prime
s'est ensuite transformée en deux K15 (un sup-
plément d'honoraires de coordination pour le
chef de service de l'hôpital de jour et un à titre
d'honoraires de surveillance pour le praticien).
A quelques ajouts près, la liste est restée la
même.
En d'autres termes, une opération d'une hernie
inguinale en ambulatoire engendre les coûts
suivants: honoraires + honoraires d'assistance +
de surveillance + de coordination. A cela vient
s'ajouter le financement de l'hôpital: le BMF, les
listes A et B ainsi que les mini et maxi forfaits.
Par ailleurs, le patient rentre effectivement plus
vite chez lui, mais nécessite peut-être davantage
de soins à domicile. Il se peut donc que les frais
soient déplacés. En revanche, puisque l'hôpital de
jour chirurgical accueille des patients en bonne
santé, ils ne devraient donc pas occasionner
d'importants suppléments de frais. Mais peut-
être exposons-nous les choses de manière trop
simpliste? En raison des mesures d'économie à
tout-va qui sévissent actuellement, il s'agit tou-
tefois d'un problème véritablement épineux.
A la fin de l'année passée, le Centre d'expertise
(KCE) publiait une vaste étude concernant le
financement des hôpitaux ambulatoires chirur-
gicaux et non chirurgicaux en Belgique. L'IAAS
(International Association of Ambulatory Sur-
gery) a réalisé une étude internationale com-
parative sur la méthode de financement de la
chirurgie ambulatoire. Et le 22 septembre, le
dixième congrès de la Belgian Association of
Ambulatory Surgery (BAAS) entendait appor-
ter des éclaircissements concernant l'em-
brouillamini relatif aux clauses de financement.
J'espère que nous finirons par savoir combien
coûte réellement une opération
inguinale en chirurgie ambulatoire.
En attendant, l'INAMI annoncera
combien d'opérations sont réali-
sées en chirurgie ambulatoire dans
notre pays.
Les soins intensifs
pédiatriques
sont-ils
indispensables?
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PÉDIATRIE
Le PS et la NV-A veulent
modifier la loi
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EUTHANASIE
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Echos du 32
e
congrès
de la BSC
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Docteur Luc Van Outryve, Président de la Belgian Association of Ambulatory Surgery (BAAS)