de santé en Belgique?», a des Mutualités libres, aux participants du récent congrès du GBS*. Pas une main ne s'est levée parmi les 150 personnes présentes dans la salle. Un sondage express sans valeur scientifique mais révélateur du scepticisme qui entoure le transfert des compétences de l'Etat fédéral vers les entités fédérées. «Papillon» du 11 octobre 2011, avance cependant. Il s'agit pour les soins de santé de transférer près de 4,2 milliards d'euros du Fédéral vers les entités fédérées. Peter Hannes, conseiller du Secrétaire d'Etat aux réformes institutionnelles, Servais Verhers- traeten, rappelle que le transfert des compé- tences en santé concerne totalement ou par- tiellement 8 grands domaines: les soins pour les personnes handicapées (573,2 millions ), les hôpitaux (531 millions ), les personnes âgées (2,611 milliards ), la revalidation (170 millions ), la santé mentale (174,8 millions les professions de la santé. Ce transfert pré- voit évidemment un accord de collaboration entre l'Etat fédéral et les entités fédérées pour régler certaines matières. Selon Peter Hannes - qui se définit lui-même comme un «notaire» qui acte la concrétisa- tion en textes légaux des décisions prises par les 8 partis politiques qui ont signé l'Accord «Papillon» - le chantier avance, à la fois au niveau du GT8 (les groupes de travail tech- nique composés des experts des 8 partis (les six partis de la majorité et Ecolo/Groen) et au niveau des entités. «Nous sommes pour l'instant occupé à la deuxième lecture du texte de consensus du GT8. L'objectif est de régler avant la fin du mois les points délicats au sein du Comori (le Comité de mise en oeuvre des réformes institutionnelles composé des prési- dents des 8 partis: NDLR) et d'ensuite déposer la proposition de loi de réforme institution- nelle et de financement au Parlement. L'inten- tion est de faire voter les textes au parlement avant le début des vacances parlementaires d'été.» Il s'agit du timing idéal. Les entités fédérées devraient pouvoir implémenter les nouvelles compétences après l'été ou, plus vraisemblablement, à partir du 1 là», précise Peter Hannes. points. Par exemple, les nouveaux rôles des différentes organisations (mutuelles, AWIPH, syndicats médicaux...), les futures compétences des commissions de convention (MRS, revali- dation...), la question de la gestion paritaire du système, le cas très spécifique de Bruxelles pour les matières bi-communautaires... réforme, Peter Hannes prend l'exemple du secteur hospitalier. A l'avenir, les règles de programmation et de financement (BMF) seront nationales, les normes d'agrément seront communautaires mais les normes qualitatives de référence seront européennes. santé, un participant au colloque a interpellé les orateurs en leur demandant s'il n'était pas possible de faire marche arrière et de faire passer cette réforme à la trappe. Marc Moens, secrétaire général du GBS, a souligné que cette réforme a été voulue par des politiciens, élus démocratiquement par les Belges. «Normale- ment, les parlementaires doivent concrétiser les préoccupations de la population. Cela doit donc être réalisé... Je constate néanmoins, en tant que président de l'Absym et secrétaire général du GBS, que cela va être impossible pour nous de répondre à toutes les demandes que l'on va nous adresser pour participer aux différentes struc- tures décisionnelles. (...) Il faudrait une armée. Nous ne l'avons pas». des compétences va permettre d'homogénéiser certaines politiques de santé et certains secteurs. Il pense également qu'entre les grandes lignes de force de cet accord, né d'un compromis politique, il y a encore de la marge pour la discussion. Une invitation au dialogue pour essayer de finaliser au mieux cette incontournable réforme. 2 février 2013. avance inexorablement la priorité sur cette populations cible? Pour Xavier Brenez la réponse est néga- une tension entre les gestionnaires d'un système qui auraient tendance à concentrer leurs efforts sur cette population et un com- portement politique qui consiste à faire plai- sir aux 80% de la population qui ne coûtent que 20% du budget. étude des Mutualités libres* qui s'inté- ressent aux coûts en soins de santé des patients qui se situent dans la tranche des 1 à 5% des grands consommateurs de soins. En se basant sur ses données de factura- tion, la mutuelle a pu ainsi déterminer les coûts d'une personne qui est atteinte d'une pathologie (voir graphique). «Si l'on voulait vraiment se fixer des priorités, il faudrait agir sur les patients se trouvant dans le carré en haut à droite, regroupant des pathologies chères touchant un grand nombre de patients. Il n'y en a pas vraiment, sauf en santé mentale. En tenant un raisonnement restreint de patients ayant des pathologies coûteuses: maladies rares, insuffisances rénales, transplantation d'organes... (en haut à gauche dans le graphique: NDLR) et un groupe composé de nombreux patients mais souffrant de pathologies moins chères, chro- niques: BPCO, affections cardiaques... (en bas à droite: NDLR). Pour le premier groupe, il faut se demander si on dispose du traitement efficace et voir si on peut modifier la confi- guration de soins sans réduire la qualité. Par exemple, en poussant la dialyse en dehors du milieu hospitalier. Pour le deuxième groupe de patients, on peut débattre de la préven- tion, de l'accompagnement, du "case mana- gement" pour les cas complexes, du «disease management... Bref, d'une filière de soins encore peu organisée de nos jours. Ce genre d'étude permet de mieux déter- miner les priorités qu'il faudrait se fixer», conclut Xavier Brenez. santé publique? de notre système. La priorité en termes de santé publique devrait être d'agir avant tout sur le groupe (5 à 10% de la population) qui pèse 72% des coûts.» |