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I
Le Spécialiste
13-2
13 février 2013
www.lespecialiste.be
S
elon le Cabinet Onkelinx, un million de
nos concitoyennes prennent la pilule,
un peu plus de 50.000 femmes se font
placer un stérilet hormonal chaque année
et 5.000 un implant contraceptif. 190.000
pilules du lendemain sont également prises
chaque année.
«Certaines pilules contraceptives reviennent
régulièrement au-devant de l'actualité depuis
près d'un an»,
constate le Cabinet Onkelinx.
«Il s'agit des pilules de 3
e
et 4
e
génération
qui, selon les dernières analyses, présentent
un risque deux fois plus important de throm-
bose veineuse par rapport aux pilules plus
anciennes (1). Ce risque, rare mais potentielle-
ment grave, reste moindre par rapport à celui
associé à une grossesse.»
Dans notre pays, 3 pilules prescrites sur 4
sont de 3
e
ou de 4
e
génération. Début
janvier, la ministre de la Santé publique a
fait un point de la situation en Belgique avec
l'Agence fédérale des médicaments (AFMPS)
sur base des données scientifiques interna-
tionales disponibles.
De rares effets indésirables
«A ce jour, en Belgique, d'après la Banque
de données des effets indésirables potentiels
notifiés à l'AFMPS, une vingtaine de notifica-
tions d'effets indésirables ont été enregistrées
concernant notamment des thromboses et des
troubles visuels pour les contraceptifs de 3
e
ou
de 4
e
génération (sur un million de femmes qui
prennent la pilule)», communique le Cabi-
net. «Nos experts ne sont pas inquiets dans la
mesure où il s'agit d'effets indésirables rares
et connus des médecins. Ce dossier est égale-
ment suivi au niveau européen.»
L'Agence européenne des médicaments
(EMA) a également publié le 11 janvier un
communiqué rassurant. «Il n'y a actuellement
aucune nouvelle preuve suggérant un chan-
gement dans le profil de sécurité connu des
pilules combinées commercialisées actuelle-
ment. Il n'y a de ce fait aucune raison que les
femmes arrêtent leur contraception»
, peut-on
lire dans le communiqué de l'EMA.
Après mûre réflexion, la ministre Onkelinx a
décidé de ne pas modifier
les modalités de rembour-
sement des pilules contra-
ceptives. «Ces pilules ne sont
en effet pas à proscrire mais
à utiliser avec précaution
et il n'y a pas de raison de
pénaliser les patientes qui les
utilisent actuellement. Par
ailleurs, le rapport bénéfice/
risque des pilules contra-
ceptives reste positif, quelle
que soit leur composition,
à condition de respecter les
contre-indications et les pré-
cautions d'emploi.»
Et il ne faut pas oublier que
tout arrêt intempestif de la
pilule, de quelque généra-
tion soit-elle, provoque à sa
reprise une augmentation du risque, celui-ci
étant le plus élevé durant les premiers mois
de la prise.

Le premier conseil est donc de ne surtout pas
arrêter sans raison la prise de la pilule.
Informer les médecins et les
patients
Laurette Onkelinx estime cependant qu'il est
indispensable que les médecins et leurs pa-
tientes gardent à l'esprit les bénéfices et les
risques liés à ces pilules contraceptives. Dans
les prochains jours, l'AFMPS va transmettre
aux médecins un courrier leur rappelant le
risque de thrombose plus important pour
ces pilules qu'avec les pilules de
2
e
génération et la nécessité de faire un bilan
afin de rechercher les facteurs de risque,
notamment de thrombose, lors de la pres-
cription d'un contraceptif à une nouvelle
utilisatrice. La ministre a également demandé
aux mutuelles d'informer leurs membres sur
les risques réels des pilules contraceptives
et les alternatives existantes. «C'est donc à
chaque femme, avec son médecin, de trouver
la méthode qui lui convient et qui est la mieux
adaptée à sa situation personnelle»
, conclut la
ministre.
Vincent Claes
1. Le risque de thrombose veineuse chez la
femme est:
- de 0,5 à 1 cas pour 10.000 femmes
qui ne prennent pas la pilule,
- de 2 cas pour 10.000 femmes qui
prennent une pilule de 2
e
génération,
- de 3 à 4 cas pour 10.000 femmes qui
prennent une pilule de 3
e
ou
4
e
génération,
- de 6 cas pour 10.000 femmes durant
leur grossesse.
JS0382F
Pilules de 3
e
et 4
e
génération:
Pas de déremboursement en vue,
mais une meilleure information
Le débat sur les pilules contraceptives de 3
e
et 4
e
génération fait
rage outre-Quiévrain. Les autorités françaises se sont précipitées
pour annoncer leur déremboursement. En Belgique, la ministre
Onkelinx a décidé de maintenir le remboursement tout en amélio-
rant l'information des patientes et des médecins.
ECONOMIE
L'année de
l'e-facture
Depuis le 1
er
janvier 2013, les
factures électroniques et papier
ont la même valeur. Les factures
peuvent désormais être créées,
envoyées, reçues et conser-
vées électroniquement. Les
promoteurs de la facturation
électronique soulignent qu'elle
ne concerne pas seulement les
grandes entreprises.
«Il existe également des solutions sûres
et avantageuses pour les entrepreneurs
indépendants ainsi que pour les plus petites
entreprises. Si vous avez des questions au
sujet de la manière dont la facturation
électronique pourrait être implémentée dans
votre entreprise ou au sujet de la manière dont
vous pourriez réduire votre pile de feuilles,
parlez-en avec votre comptable»
, conseille
l'association e-facturebelgium.
1 milliard de factures par an
Les autorités et les organisations patronales,
les instituts des professions du chiffre et les
partenaires issus du secteur technologique
collaborent étroitement ensemble depuis des
mois pour promouvoir ce type de facturation.
Des sessions d'information au sujet de la
facturation électronique vont être organisées
dans chaque province pour les entreprises.
L'occasion de vous convaincre que la
facturation électronique est rapide, simple,
efficace, avantageuse et durable. Au niveau
de l'empreinte écologique, le nouveau site
internet www.efacturebelgium.be rappelle
qu'environ 1 milliard de factures sont en-
voyées et reçues chaque année en Belgique.
«Les grandes entreprises conservent jusqu'à
6 copies de leurs factures. Les économies en
matière de consommation de papier et donc
d'arbres utilisés sont énormes. A côté de cela,
les coûts de transport et donc les émissions de
CO
2
afin d'apporter les factures chez le client
disparaissent.»
Selon Christophe Wambersie (UCM),
«la facturation électronique peut permettre
aux indépendants et aux petites entreprises de
réduire leurs coûts et leur simplifier la vie.
Elle doit néanmoins être une alternative peu
coûteuse et la liberté de choix entre facture
électronique et papier doit être assurée.»
www.efacturebelgium.be
A.T.
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I
Le rapport bénéfice/risque des pilules contraceptives
reste positif, quelle que soit leur composition, à condition
de respecter les contre-indications et les précautions
d'emploi.