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I
Le Spécialiste
13-2
13 février 2013
www.lespecialiste.be
L
e nouvel accord fixe l'enveloppe d'ima-
gerie médicale à 1.173.196.000 et un
objectif d'économies à atteindre de 20
millions d'euros. En outre, les partenaires de
la médico-mut ont décidé d'élaborer un plan
pluriannuel, en concertation avec les radiolo-
gues. Ce plan devrait permettre de créer une
meilleure infrastructure et d'améliorer l'ac-
cessibilité et la qualité des soins. La Commis-
sion nationale médico-mutualiste (CNMM)
annonce aussi une révision ­ fort attendue ­
de la programmation des RMN, un moratoire
sur les appareils CT et un registre des appa-
reils onéreux à fortes doses ionisantes.
Diminution des tarifs
Les radiologues doivent réaliser des correc-
tions structurelles à hauteur de 20 millions
d'euros pour le 1
er
mai 2013. En attendant
ces mesures, les tarifs des prestations en
matière d'échographie et de coronarographie
sont temporairement diminués de 6,7%.
Le 1
er
février de cette année, les prestations
d'imagerie médicale ont été indexées de
1,5%. Pour rappel, les honoraires de consulta-
tion, de surveillance et les autres prestations
«intellectuelles» des spécialistes ont été
indexés de 2% le premier jour de février.
Les radiologues n'apprécient pas cette diffé-
rence de traitement au niveau de la fixation
de l'indexation. «Les radiologues s'opposent
à une diminution linéaire de l'indexation
en imagerie médicale pour rembourser le
dépassement de notre enveloppe imagerie
en 2012. En effet, la grosse majorité de cette
augmentation n'est pas du fait des radiolo-
gues. Les cardiologues sont responsables pour
environ 10 millions d'euros du dépassement de
l'enveloppe de l'imagerie médicale. Il provient,
d'une part, d'une augmentation nette des
échographies cardiaques (± 4 millions d'euros
ou + 8,6%). La diminution de 3% prévue dans
l'accord médico-mut de 2011 du 13 décembre
2010 a donc été vite compensée semble-t-il.
L'explication doit peut-être résider dans le fait
qu'il s'agit d'examens auto-prescrits
», analyse
Christian Delcour, président du Consilium
Radiologicum. «Le dépassement est lié aussi
à une augmentation de 40% des dépenses en
coronarographie si l'on compare le premier
semestre 2012 au premier semestre 2011
(14.961.491,85 vs 20.912.999,36).
La modification inexplicable de la nomen-
clature de la coronarographie en est la cause.
Cette modification du remboursement des
coronarographies est totalement dénuée de
fondement et a été sous-estimée au niveau
de ses conséquences financières. Celles-ci se
concrétisent cette année. Il est à noter que
l'accord médico-mutualiste 2011 prévoyait
une économie de 1.084.000 (soit 3,4%) de la
coronarographie!»
Christian Delcour estime que «les res-
ponsables du dépassement de l'enveloppe
budgétaire doivent rembourser au prorata
de leur responsabilité»
. Rappelons que le
président du Consilium Radiologicum (CR)
avait annoncé fin décembre 2012 que les
radiologues ne participeraient plus à la
Belgian Medical Ima-
ging Platform
puisqu'ils
étaient à nouveau injus-
tement pénalisés (lire
Le Spécialiste N°12-12).
La ministre a tenu à les
rassurer en leur signalant
dans un récent courrier
qu'elle compte demander
à l'Inami d'examiner en
profondeur l'ampleur
des prestations radio-
logiques effectuées par
des non-radiologues. «Je
suis tout à fait consciente
que les radiologues ne
sont pas responsables
d'une surconsommation
mais que celle-ci est à
attribuer aux prescrip-
teurs et également aux
médecins-connexistes qui
induisent également des
prestations, comme cela
ressort des tout derniers
chiffres»
, écrit Laurette
Onkelinx dans sa réponse
au courrier adressé par
le CR.
Notons que la Commission nationale
médico-mutualiste (CNMM) compte exa-
miner avant le 30 juin 2013 de manière
approfondie les causes du dépassement de
l'objectif budget partiel de 2012 ­ estimé à
82,3 millions d'euros ­ pour l'ensemble des
prestataires. Elle va
vérifier si ce dépassement résulte d'évolu-
tions spécifiques du volume des prestations
ou s'il a été également influencé par une
modification de la vitesse de facturation dans
le secteur des hôpitaux.
Réduire le double emploi
Afin de réduire le nombre d'examens inutiles,
la CNMM propose d'organiser une nouvelle
campagne de sensibilisation du public et des
prescripteurs. «Une diffusion et un feed-back
encore meilleurs sur les guidelines médicales
seront mis en place»
, précise l'accord signé le
23 janvier 2013.
«Par ailleurs, dans le cadre de l'eHealth, des
initiatives seront prises pour stimuler la pres-
cription par voie électronique et réduire le
double emploi. Il sera déterminé sous quelles
conditions le radiologue peut adapter une
prescription en vue d'un diagnostic qui soit
davantage
evidence based, comme c'est déjà
le cas dans le secteur de la biologie clinique.»

Des pistes de réflexion qui rejoignent cer-
taines revendications des radiologues.
Vincent Claes
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ECONOMIES EN IMAGERIE MÉDICALE
«Les responsables du dépassement
doivent payer»
L'accord médico-mutualiste 2013-2014 prévoit une économie
de 105 millions d'euros sur les honoraires des médecins. Elle sera
réalisée en limitant et en redistribuant la masse d'index disponible.
Les radiologues vont devoir une nouvelle fois se serrer la ceinture.
Or, ils refusent une diminution linéaire de leur indexation et
demandent de responsabiliser les auto-prescripteurs d'examens,
principalement les cardiologues.
434 pour adhérer
à l'accord
Sous la pression des mutuelles, la
médico-mut a décidé de récompenser
les médecins qui ont entièrement
adhéré à l'accord. Ils recevront 434
par an. Pour en bénéficier, les méde-
cins spécialistes doivent atteindre un
montant total minimum de 15.000
par an de prestations attestées à
l'assurance maladie obligatoire.
H
onoraires de
disponibilité
Pour 2013, les honoraires de disponi-
bilité sont fixés à 353,10 par week-
end, 211,86 par jour férié qui ne
tombe pas un week-end, à 141,23
pour un jour férié légal qui tombe un
vendredi ou un lundi, et à 257,56
pour les honoraires de permanence
dans le service E.
Les radiologues s'opposent à une diminution linéaire de
l'indexation en imagerie médicale pour rembourser le
dépassement de l'enveloppe imagerie en 2012. En effet,
la grosse majorité de cette augmentation n'est pas du
fait des radiologues. Les cardiologues sont responsables
pour environ 10 millions d'euros du dépassement de
l'enveloppe de l'imagerie médicale.
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