des auditions de 2001, n'est pas mise en doute aujourd'hui.» En se basant sur plusieurs études médicales (1) sur le sujet, le politicien pointe qu'il «est donc patent, que, par humanité, des médecins (et manifestement, dans certains cas, des infirmiers) prennent ou interviennent dans des décisions de fin de vie concernant de jeunes patients mineurs.» nité, posé en dernier recours. De ce point de vue, pourquoi priverait-on des mineurs du soulagement ultime que représente cet acte?», interpelle Philippe Mahoux. «La réflexion est identique à celle qui a mené à la loi actuelle. ment, elle ne concerne que de rares cas; si elle est acceptée par une large majorité du corps social, comment le législateur pourrait-il igno- rer la réalité? Faut-il laisser les médecins gérer, au cas par cas, seuls, ou parfois en équipe, la transgression légale? Faut-il que le médecin acceptant de poser cet acte ne puisse faire valoir devant la justice que la cause d'excuse le corps médical seul construise le cadre de son intervention ultime? Faut-il que persiste l'impossibilité du dialogue assumé, face à la menace de l'absence de cadre pénal?» L'auteur de la proposition suggère en consé- permettre, dans certains cas, la pratique d'euthanasie sur un mineur dont la capacité de discernement est attestée et dont la de- mande, émise dans les conditions de la loi, est confirmée par ses représentants légaux. L'évaluation de la capacité de discernement devra être réalisée par un pédo-psychiatre ou laire pertinente, qui attestera que le mineur est à même d'apprécier raisonnablement les conséquences de sa demande. permettre, dans certains cas, la pratique d'euthanasie sur un mineur dont la capacité de discernement est attestée et dont la demande, émise dans les conditions de la loi, est confirmée par ses représentants légaux. le cas avec l'avortement voici 20 ans, il faut changer les mentalités. Pour l'eu- thanasie aussi, une bonne pratique médicale va se développer petit à petit.» incapables d'exprimer une volonté éclairée. Dans l'état actuel des choses, elle ne s'applique donc pas aux personnes atteintes de maladies mentales dégénératives. Néanmoins, la loi prévoit que la déclaration anticipée est applicable si le patient n'est plus en état de manifester sa volonté et que le médecin constate l'existence d'une affectation accidentelle ou pathologique grave et incurable, que le patient est inconscient, et que cette situation est irréversible selon l'état actuel de la science. Deux dispositions qui ouvrent le débat sur la pratique de l'euthanasie dans des situations de dégénérescence mentale progressive. Philippe Mahoux proposera donc au Sénat d'organiser un débat pour savoir si les neurosciences peuvent iden- tifier de manière parfaitement claire les différents stades de la dégénérescence. Cette discussion permettra de confronter les connaissances scientifiques les plus actuelles à l'avis des juristes et éthiciens. d'onde que le PS la déclaration anticipée. A l'instar du PS, la N-VA souhaite supprimer «C'est une charge administrative. La déclara- tion anticipée doit être valable pour toute la vie», affirme Elke Sleurs. «Nous tenons tou- tefois à ce que, tous les dix ans, la commune rappelle l'existence de cette déclaration au patient. S'il ne réagit pas, la situation reste inchangée.» données, une banque de données centrale est indispensable. Elke Sleurs accorde d'ail- leurs beaucoup d'importance à une collecte efficace des données. C'est pour cette rai- son qu'elle entend, par le biais d'un autre projet de loi, responsabiliser les médecins par rapport au devoir de déclaration en introduisant une amende administrative de 125 euros. ment de l'euthanasie pour les déments et les enfants, et l'aide au suicide. «Pour les à un élargissement», précise la sénatrice. «Une demande d'euthanasie n'est pas pos- sible puisqu'un dément ne peut pas la for- muler de façon claire, spontanée et durable. Par contre, s'il existe une déclaration de vo- lonté préalable, il n'est pas évident de déter- miner à quel moment l'euthanasie devrait avoir lieu. Quand peut-on parler d'un état végétatif? Qui décide? D'un point de vue neurologique, cela n'est pas clair. Nous ne voulons donc rien changer pour l'instant.» distinction entre mineurs émancipés et non émancipés. «L'âge mental est plus important que l'âge chronologique. En cas de souffrance physique insupportable persistante, l'euthana- sie doit être possible à la demande du mineur capable d'exprimer sa volonté. Le médecin qui réalise l'euthanasie doit néanmoins toujours consulter un pédiatre et le médecin spécialisé dans la pathologie à l'origine des souffrances (par exemple, un oncologue pédiatrique). Les parents ou les personnes responsables de l'éducation de l'enfant doivent toujours être impliqués dans le processus décisionnel», ajoute-t-elle. clause de conscience le signalent au patient dans les sept jours. Ils devraient ensuite renvoyer le patient vers un confrère dans les quatre jours. Le docteur Sleurs est d'accord avec le principe, mais fait remarquer qu'«un médecin qui éprouve des scrupules à l'égard de l'euthanasie est tout aussi réticent à réorienter son patient. L'y obliger va à l'encontre des droits de l'homme. Si cela débouche sur une procédure devant la Cour européenne, c'est perdu d'avance.» Une bonne information des patients devrait faire avancer les choses, estime la gynécologue gantoise. «L'article 2 de la loi sur les droits du patient stipule que les patients ont droit à un bon accompagnement en fin de vie. Un médecin avançant une clause de conscience est donc aussi considéré comme fournissant des informations de qualité.» ils interdire la pratique de l'euthanasie? Tout comme le Dr Mahoux, la gynécologue gan- toise désapprouve cette attitude. Elle n'est pourtant pas en faveur d'une initiative légis- lative. «Comme ce fut le cas avec l'avortement voici 20 ans, il faut changer les mentalités. En tant que spécialiste en diagnostic prénatal, je constate que même dans des hôpitaux chré- tiens, moyennant l'accord du comité éthique, on pratique des avortements. Il y a vingt ans, la situation était bien différente. Pour l'eutha- nasie aussi, une bonne pratique médicale va se développer petit à petit. Il est insensé de vou- loir élaborer toute une législation juste pour quelques cas.» sénatrice N-VA et gynécologue, a présenté récemment trois projets de loi. «Sur ce point, nous sommes très proches du PS», reconnaît cette femme médecin d'origine gantoise, présidente de la Commission des Affaires sociales du Sénat. |