background image
10
I
Le Spécialiste
13-2
13 février 2013
www.lespecialiste.be
A
u Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le député
CDH Michel de Lamotte rappelle que cette initiative veut
renforcer la proximité des services de santé. «Elle s'adresse à
des personnes en bonne santé qui, autrement, ne consulteraient pas».
Pourtant, aux yeux du Groupement liégeois des Associations et des
Médecins omnipraticiens (Glamo) et de la Fédération liégeoise des
Associations de Médecins généralistes (Flamg), deux organismes recon-
nus, ce projet n'atteindrait pas ses objectifs et représenterait surtout
«un puits de dépenses inutiles». D'après eux, la grande majorité des
résultats de ces dépistages, transmis ensuite aux médecins traitants,
seraient déjà connus grâce au dossier médical global (DMG) ou à des
consultations de spécialistes. De plus, les méthodes utilisées ne seraient
pas pertinentes, elles feraient double emploi et seraient même parfois
dommageables (excès d'irradiation dû à des mammotests répétés,
par exemple).
Incohérence
De con côté, Fadila Laanan rappelle qu'en tant que ministre en charge de la
prévention en Fédération Wallonie-Bruxelles, elle veille à la mise en place
et à l'organisation de programmes de dépistage. «Le choix de la Fédéra-
tion, notamment dans le cadre de la médecine préventive, est de considérer
le médecin généraliste comme médecin de référence. Pour le dépistage
organisé, comme celui du cancer du sein ou du cancer du col de l'utérus, le
gynécologue peut être considéré de manière équivalente au médecin référent.
Plus spécifiquement, le car de la Province de Liège propose un dépistage du
cancer du sein aux femmes de 40 à 69 ans, alors que les recommandations
internationales prônent un dépistage des femmes de 50 à 69 ans. Ceci crée
une confusion auprès du public cible qui reçoit, d'une part, une invitation de la
Province de Liège à partir de 40 ans et, d'autre part, une invitation de la Fédé-
ration Wallonie-Bruxelles à partir de 50 ans. L'absence de cohérence entre les
messages des services publics est préjudiciable à la participation des femmes
au mammotest»
, précise la ministre.
Face à ce message contradictoire, l'administration de la ministre a ren-
contré en 2012 les responsables de la Province pour les inciter à inviter
exclusivement les femmes de 50 à 69 ans. «Ces derniers ont indiqué qu'ils
n'avaient pas l'intention d'arrêter le dépistage pour les sujets de moins de
50 ans. Pour rappel, chacune des provinces est autonome dans ses com-
pétences. Il n'appartient pas à la Fédération d'interférer dans le choix des
provinces en matière de santé et elle n'octroie aucun financement pour les
activités de ces cars»
, ajoute la ministre. Le débat n'est donc pas terminé!
Vincent Liévin
G
râce à une nouvelle convention,
les quatre partenaires de la réin-
sertion professionnelle (au sud du
pays) communiqueront régulièrement et
systématiquement tout au long du trajet de
réinsertion d'une personne qui recherche du
travail. L'objectif commun est d'accompagner
plus efficacement la personne qui le sou-
haite dans son retour vers l'emploi, depuis
le premier contact avec le médecin-conseil
jusqu'au retour sur le marché du travail. Un
objectif ambitieux puisqu'en Belgique, le taux
d'activité des personnes ayant subi une inca-
pacité de travail de longue durée est faible.
Il plafonne à 45%, alors que dans des pays
comme la Suède et l'Allemagne, il s'élève à
70%. De plus, cette convention concerne, a
priori, de nombreuses personnes. Fin 2011, le
nombre d'invalides s'élevait à 269.499 per-
sonnes dans notre pays.
«Désormais, les spécialistes de la formation
et de l'emploi (Forem), accompagnés des
spécialistes de l'intégration des personnes
handicapées (Awiph), aideront le travailleur
en incapacité et son médecin-conseil à déter-
miner les possibilités de retour sur le marché
de l'emploi. Sur base de leurs propositions,
le médecin-conseil décidera, en concerta-
tion avec le travailleur, quelle piste suivre»
,
annonce l'Inami. Le rôle dévolu au médecin-
conseil dans ce dispositif est important: il
remplit une mission générale de sensibilisa-
tion et d'accompagnement du bénéficiaire
quant aux conséquences médico-sociales de
l'incapacité, grâce à son rôle dans le maintien
de l'intégration sociale du bénéficiaire. Le
médecin-conseil est l'interlocuteur direct de
la personne en incapacité de travail et peut
lui proposer des mesures permettant une
réinsertion socio-professionnelle.
La nouvelle convention est consultable sur le
site de l'Inami (www.inami.be)
A.T.
La Province de Liège a équipé des cars pour réali-
ser des dépistages. Ces cars circulent dans toute
la province, offrant le dépistage gratuit de diffé-
rentes pathologies telles que le diabète, l'excès
de cholestérol, les grandes affections thoraciques,
l'ostéoporose, le cancer du sein ou de la prostate.
De nombreux médecins référents n'apprécient pas
cette initiative
Le syndrome hypothénarien du marteau (trouble
de la main qui entraîne une réduction du débit
sanguin vers les doigts) est le plus généralement
observé chez l'homme âgé en moyenne de 40
ans. «Les travailleurs les plus à risque sont les uti-
lisateurs de marteaux-piqueurs, les mécaniciens
d'automobile, les constructeurs d'échafaudages,
les métallurgistes, les mineurs, les machinistes,
les bouchers, les charpentiers et les briqueteurs»
,
indique le Cabinet du Secrétaire d'Etat aux
Affaires sociales, aux Familles et aux Personnes
handicapées, chargé des Risques professionnels.
Récemment, le FMP a indemnisé quelques
dizaines de personnes victimes de ce syndrome,
via son système ouvert. Dans ce cas, le travailleur
victime doit prouver que sa maladie est causée
par son travail. «Grâce à la reconnaissance de la
maladie sur la liste, des cas supplémentaires de-
vraient être reconnus pour tous les travailleurs du
secteur privé (ainsi que ceux des institutions com-
munales et provinciales) qui sont victimes de cette
maladie, puisqu'ils n'auront plus à prouver que
leur affection est due à leur travail. Ceci facilite et
écourte bien entendu la procédure de reconnais-
sance de la maladie et son indemnisation»
, com-
mente-t-on au Cabinet de Philippe Courard.
«Les maladies professionnelles évoluent avec
le temps et la réalité du marché du travail. Voilà
pourquoi il faut adapter la liste, avec un souci
constant: celui de faciliter la tâche aux travailleurs
victimes de maladies professionnelles et de les
indemniser justement et rapidement»
, estime
Philippe Courard.
Par ailleurs, le FMP publie des dépliants destinés
aux médecins spécialistes et au grand public. Les
deux premières parutions concernent la préven-
tion des maladies professionnelles et la réadapta-
tion. Elles sont téléchargeables sur le site du Fonds
des Maladies professionnelles (www.fmp.fgov.be).
A.T.
JS0363F
MALADIES PROFESSIONNELLES
Une bonne
nouvelle pour
les utilisateurs
de marteaux-
piqueurs
Le syndrome hypothénarien du
marteau est désormais inscrit sur
la liste des maladies profession-
nelles du Fonds des Maladies
professionnelles (FMP). Plusieurs
dizaines de patients qui avaient
pu prouver un lien de cause à effet
entre l'apparition du syndrome et
leur activité professionnelle ont
déjà été, par le passé, indemnisés.
L'Arrêté royal, publié le 22 janvier
au Moniteur, va simplifier les dé-
marches pour obtenir une recon-
naissance et une indemnisation.
269.499 personnes ont
un statut d'invalide en
Belgique.
VOTRE ACTUALITÉ SOCIO-PROFESSIONNELLE
JS0360BF
INCAPACITÉ DE LONGUE DURÉE
Rendre plus aisé le retour au travail
Car de dépistage
en province
de Liège: pas de financement de
Laanan
JS0363CF
Depuis le 15 janvier, l'Inami, les organismes assureurs, le Forem et
l'Awiph coordonnent leurs actions pour offrir un accompagnement
plus structuré au travailleur en incapacité qui souhaite retrouver du
travail.