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Le Spécialiste
13-21
26 décembre 2013
www.lespecialiste.be
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Une conception moderne de la
médecine
Les défis que nous sommes prêts à relever dans les
années à venir consisteront à faire évoluer le sys-
tème de soins vers une performance accrue. Nous
comptons sur le monde médical afin de soutenir
une logique de santé publique, de sorte qu'elle soit
à l'avant-plan. Il faudra une adaptation décente
du budget, qui tienne compte du contexte socio-
économique. La santé, dans sa définition complexe,
fait partie des droits de l'homme et, à ce titre, nous devons garantir un
accès à des soins de qualité pour tous. Pour maintenir la meilleure médecine au
service du patient et de la société, il faut défendre le bien-être des médecins en
leur assurant une bonne qualité de vie professionnelle. Dans cette démarche,
l'environnement lié aux soins est primordial: ainsi, l'articulation des 1
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lignes doit permettre à chacun de trouver sa juste place et d'employer au mieux
ses compétences. Parallèlement, cela sera une gageure de réformer le finance-
ment des hôpitaux. Le débat sur le financement mixte all-in/à l'acte constitue
une réelle opportunité d'évoluer.
La crainte majeure est une marchandisation excessive de la médecine. Il faut
garder sa place à l'humanité, tant au profit du patient que du médecin. La régio-
nalisation des soins de santé doit être mûrement réfléchie et organisée.
Le projet majeur sera de partager les idées du MoDeS avec le plus grand nombre
et les confronter. Nous invitons les médecins à s'engager dans une conception
moderne de la médecine devant s'adapter aux changements de paradigmes et
aux innovations technologiques (télémédecine, monitorings...), parallèlement
à certaines modifications des types de financement. Le MoDeS veut se faire
connaître en tant qu'organisation syndicale tournée vers l'avenir et la qualité
de vie du médecin.
Dr Nicolas Berg
et
Dr
Jonathan Brauner
, président et vice-président du
«Monde Des Spécialistes» (Modes, membre du Cartel).
Poursuivre le développement des unités AVC
Que nous réserve 2014? Quels sont nos souhaits, nos at-
tentes? La nouvelle année qui approche sera évidemment
marquée par des activités prévues de longue date, mais il ne
fait aucun doute qu'elle aura aussi ­ comme toujours ­ une
part d'imprévu. Plus encore que dans le passé, nos soins
de santé seront déterminés par l'action régulatrice d'une
série d'instances, dont l'impact pèsera de plus en plus lourd
sur nos actes médicaux. La législation européenne et la
réalisation de la sixième réforme de l'Etat en sont deux
exemples. Les prochaines élections aussi auront certaine-
ment des conséquences majeures, mais nous n'en ressen-
tirons vraisemblablement les conséquences que plus tard,
dans les années à venir.
La diminution des moyens financiers disponibles pour la santé et la divergence
des points de vue quant à la meilleure manière de les utiliser risquent de géné-
rer des tensions croissantes. C'est la raison pour laquelle je voudrais appeler à
une concertation franche entre tous les acteurs concernés (autorités, mutuelles,
associations de médecins, directions hospitalières), en prenant pour point de
départ le bien-être du patient.
En ce qui concerne plus spécifiquement la neurologie, nous nous attendons à
voir nos propositions pour la rationalisation de l'honoraire EEG coulées dans un
cadre légal concret. Il sera également capital de développer davantage les unités
de prise en charge des AVC, qui devraient idéalement être organisées en fonc-
tion de l'évolution actuelle: thrombolyse et prise en charge interventionnelle
réalisée par des experts au sein de centres spécialisés. Notre organisation pro-
fessionnelle veut continuer à participer à la réalisation de cet objectif en 2014.
Enfin, notre résolution pour l'année à venir est de développer également une
collaboration plus étroite avec les sociétés scientifiques à d'autres niveaux.
Dr Erwig Van Buggenhout
, président de l'association
professionnelle des neurologues.
Trois défis fondamentaux pour la psychiatrie et les SSM
Au vu de l'évolution actuelle de notre société, il semble évident que les problèmes
de santé mentale ont un impact non seulement marqué mais de plus en plus
important sur la collectivité ­ on songe notamment aux conséquences en termes
d'incapacité de travail (prolongée), au burn-out, à la dépression. Le grand défi pour
2014 sera d'oser le débat fondamental sur la part du budget de la santé que la
société est prête à consacrer à des soins de santé mentale (SSM) de qualité. Les
6,1% actuels sont en effet largement insuffisants pour répondre de façon qualita-
tive aux besoins croissants, et si nous voulons améliorer les SSM, nous devons être
prêts à y investir davantage.
On observe également que le secteur est de plus en plus tiraillé entre la demande
légitime des autorités et des acteurs concernés de désinstitutionnaliser la prise en
charge et la réticence ou l'incapacité croissante de la société à assumer ou même
à tolérer les comportements déviants. C'est dans ce contexte que s'inscrit la forte
demande de sécurisation voire d'enfermement des
personnes présentant d'importants problèmes de
santé mentale. Réconcilier ces deux tendances anta-
gonistes sera l'un des grands défis futurs de notre
secteur.
Enfin, il est nécessaire de poursuivre nos efforts en
faveur de SSM plus ouverts et plus transparents,
notamment au travers du recours à des indicateurs
de qualité.
Pr Geert Dom
(UA), médecin-chef à l'hôpital psychiatrique Broeders Alexianen
Boechout et président de la Vlaamse Vereniging voor Psychiatrie, qui s'exprime ici
en son nom propre.
«Anticipons les enjeux du futur de la médecine»
La Belgique est et doit rester un pays dans lequel l'acces-
sibilité aux soins de santé est la meilleure (cf. Euro Health
Consumer Index 2012). Nous devons rendre le finance-
ment des hôpitaux plus transparent et plus juste, tout en
garantissant la qualité des soins, le libre choix, un coût
raisonnable et un bref délai de prise en charge pour le
patient.
Il est capital de rendre le travail hospitalier plus attractif pour les médecins, ainsi
que de revaloriser les prestations intellectuelles, ce qui concourra à assurer un
temps suffisant pour le contact médecin-patient.
Profitons aussi de la sixième réforme de l'Etat pour donner davantage d'envergure
aux politiques en lien avec l'allongement de la vie (offre de soins chroniques) et
aux politiques de prévention.
Enfin, anticipons les enjeux du futur de la médecine: réorganisation du paysage
hospitalier avec spécialisation en pôles spécifiques à partir de projets médicaux,
accès aux médicaments innovants, à la médecine personnalisée et à la pharmaco-
génétique, aux nouvelles technologies et équipements lourds... Autant de défis à
relever pour cette année 2014, que je vous souhaite à tous excellente!
Dr Catherine Fonck
, néphrologue et chef de groupe cdH à la
Chambre des députés.
2014