background image
Le Spécialiste
13-21
26 décembre 2013
www.lepsecialiste.be
Janvier
6
Janvier
1 2 3 4 5 6
7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18
19 20 21 22 23 24
25 26 27 28 29 30
31
Février
1 2 3 4 5 6
7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18
19 20 21 22 23 24
25 26 27 28 29 30
31
Janvier
Janvier
16
I
«L'accréditation n'est qu'un outil»
Le mouvement vers l'accréditation des hôpitaux semble aujourd'hui lancé. La Wallonie
et Bruxelles sont en effet en train d'emboîter le pas à la Flandre, suite à une initiative
émanant du terrain. Après une période un peu chaotique qui aura vu de multiples pro-
jets non coordonnés voir le jour, une plateforme a vu le jour en décembre 2013, avec
comme objectif de rassembler les acteurs des soins de santé et de travailler ensemble
aux thématiques de la qualité et de la sécurité, en ce y compris l'accréditation. Le
travail en 2014 ne manquera pas, puisque interrogations et craintes sont toujours pré-
sentes dans bon nombre d'esprits. Il faudra sensibiliser le monde hospitalier à l'accré-
ditation et soutenir celui-ci dans ses projets liés à l'amélioration de la qualité et de la
sécurité. Il faudra aussi réaffirmer que l'accréditation n'est qu'un outil et pas une fin
en soi. Et que, dès lors, la notion de compétition interhospitalière
dans ce domaine ne doit pas exister. Penser autrement pourrait
mettre à mal les chances de succès du processus. Il est primordial
que l'ensemble des acteurs prennent conscience du seul objectif
à viser: assurer aux patients la meilleure qualité et sécurité des
soins. L'année prochaine sera sans aucun doute une année cru-
ciale, dont l'issue pourrait impacter durablement notre secteur.
Denis Herbaux
,
directeur du département études et qualité de Santhea et
coordinateur de la PAQS (Plateforme pour l'amélioration continue de la qualité des
soins et de la sécurité des patients).
JS1003F
L'année
2014
vue par...
«Il faut réfléchir à un
autre système»
Nous assistons à la fin progressive du
modèle de concertation tel que nous
le connaissions et cette tendance est
allée en s'aggravant ces dernières
années.
Le corps médical est, aujourd'hui,
désenchanté et épuisé. Ce dernier
doit exercer son métier dans un
environnement de plus en plus hostile... En effet, il doit d'une
part faire face aux contraintes liées au nombre sans cesse grandissant de lois
et règlements assortis de sanctions et, d'autre part, il ploie sous les contraintes
administratives intolérables, que cela soit en termes de temps ou de coûts. De
plus, il ne peut plus gagner sa vie dignement, étouffé par différentes mesures:
économies à charge des honoraires, suppléments limités, augmentation des
frais d'exploitation, diminution des bénéfices, tiers payant social bientôt obliga-
toire... Et avec pour seule perspective une pension de misère!
A raison, les jeunes confrères, quant à eux, désirent privilégier leur vie de famille
et jouir de loisirs auxquels tout un chacun aspire.
Il nous faut donc réfléchir à un autre système de soins de santé, plus adapté à
l'évolution de la société. Ne serait-il pas temps de parler de salariat et d'enfin
octroyer au corps médical la protection offerte aux autres travailleurs, tout en
tenant compte du haut degré d'exigence de sa formation (9 années au mini-
mum)? Cette solution permettrait d'ailleurs de développer le travail en équipe
multidisciplinaire et ce dans un cadre sécurisé.
Dr Béatrice De Donder
,
présidente de l'Union professionnelle de dermato-
logie et vénérologie belge.
Les défis de la nouvelle Société belge de
radiologie
En 2013, la radiologie belge a finalisé un projet important: la création
d'un organe unique de représentation. Auparavant co-existaient la société
scientifique Société Royale Belge de Radiologie-SRBR et le groupement
professionnel, l'Union Nationale des Radiologues. Afin de coordonner leurs
actions, le Consilium Radiologicum a été créé il y a une dizaine d'années.
L'importance numérique de la communauté radiologique belge (environ
1.400 radiologues) et la diversité de ses sous-spécialités ont rendu indis-
pensable l'évolution de ces organes vers un système fonctionnel plus effi-
cace. Les sociétés précitées ont été dissolues cette année et le 16 novembre
2013 est née la Société Belge de Radiologie, organe unique de représenta-
tion des radiologues.
Les défis à relever sont importants pour cette nouvelle SBR, car il faudra
assurer une représentation optimale de l'imagerie médicale qui, si elle
est mal connue du grand public, a également une image floue chez divers
décideurs de la santé.
La diminution de l'irradiation d'origine médicale de la population est un
objectif important pour le futur, qui nécessitera un changement dans la
prescription, une modification du comportement des patients, qui ne
doivent pas exiger d'examens radiologiques, et la substitution vers des
examens peu ou non irradiants. Cette substitution ne sera optimale que
lorsque l'on disposera de suffisamment d'IRM en Belgique. Ceci sera une
négociation importante avec les autorités en 2014.
Afin que la prescription soit la mieux adaptée, des recommandations du
bon usage des examens d'imagerie seront actualisés via une brochure
(Focus in Medical Imaging), qui sera envoyée chaque trimestre à l'ensemble
des médecins belges.
Le remaniement nécessaire de la nomenclature représentera un autre grand
chantier à réaliser pour la nouvelle SBR.
Dr Christian Delcour
, président de la Société belge de radiologie.
«Nous sommes une cible trop facile»
Les bons côtés de 2013 sont nombreux... Citons par exemple l'extension de la
loi sur l'euthanasie, vraie progression de l'autonomie du patient. Pour les «mau-
vais» côtés: la crise devient structurelle, l'Etat est désargenté, d'où des coupes
sombres dans le médical, malgré les accords. On doit tous faire des efforts, mais
je m'inquiète...
- Depuis les grèves des années 1960, jamais tant de mesures n'ont été prises
sans concertation avec le médical. Nous sommes une cible (trop) facile!
- Les attaques des mutuelles sur les honoraires font perdre à l'hospitalier des
millions d'euros, non compensés. Il faut donc faire la même chose avec moins.
Qui croirait que c'est sans impact sur la qualité des soins? Cet argent était-il
inutile? Et celui des chambres seules?
- La nomenclature est surannée et injuste. Il faut changer
mais comment? Le financement all-in n'a qu'un vrai ef-
fet: déplacer le risque du gouvernement vers l'hospitalier
et les médecins. Dans ce climat de fausse concertation et
de chute des moyens, cette réforme ne présage rien de
bon, ni pour le patient, ni pour nos conditions de travail.
Dr Philippe Devos
, spécialiste en anesthésiste-
réanimation et administrateur de la Chambre syndicale des
médecins des provinces de Liège et du Luxembourg.
2014