l'association médicale flamande Vlaams Geneeskundigenverbond à Bruxelles un symposium consacré à la problématique du contingentement (lire le Spécialiste du 24 octobre 2012). Mis sur pied avec le soutien de la guilde médicale Van Helmont, l'événement a également débouché tout récemment sur la publication d'un livre qui rassemble une foule de données intéressantes. projections à l'horizon 2028 comme celles qui ont été réalisées aux Pays-Bas (lire en page 1); dans notre pays, c'est actuellement la commission de planification fédérale qui se charge d'évaluer les besoins en médecins et en dentistes. Lors du symposium de la VGV, le professeur Bernard Himpens (KU Leuven), président de l'Académie Royale de Médecine et membre de la commission de planification, a souligné que le nombre de médecins autorisés à accéder à la profession connaît ces dernières années une nette augmentation. Alors qu'en 2004, les quotas officiels ne s'élevaient encore qu'à 280 médecins en Communauté française et à 420 en Flandre, ils ont été fixés à 738 médecins flamands et 492 francophones par an pour la période 2015-2017... et en 2018, l'année où les derniers diplômés du système en 7 ans et les premiers du cursus de 6 ans quitteront simultanément les bancs de l'université, ces nombres seront même exceptionnellement doublés. Précisons également que la pédopsychiatrie, la gériatrie, la médecine de quotas minimums distincts. Dans son exposé, le Pr Peleman a également évoqué le rapport annuel 2011 de l'Inami. Au 31 décembre 2010, on dénombrait en Belgique 40.799 médecins autorisés à pratiquer. «Le nombre de médecins généralistes et spécialistes actuellement en formation est toutefois sensiblement inférieur à celui des praticiens actifs de 65 ans ou plus, et ce dans toutes les disciplines. Cela signifie que les médecins qui arrêtent de travailler en raison de leur âge ne pourront pas tous être remplacés, et que nous allons donc devoir en trouver davantage». de planification se base sur des paramètres comme le nombre actuel de médecins, les flux entrants passés et à venir ou l'évolution de la consommation en soins. «On compare ensuite l'offre et la demande pour définir des scénarios pour les généralistes, les spécialistes actifs dans le cadre de l'assurance-maladie et les autres médecins. C'est sur cette base que la commission fixe ensuite ses quotas globaux en médecine générale et en médecine spécialisée», explique Renaat Peleman. Les quotas minimaux (en pédopsychiatrie, etc.) se basent sur la demande du secteur et la disponibilité de bonnes places de formation, «mais on ne sait pas très bien comment ils sont réalisés dans la pratique». Au final, l'objectif est de parvenir à une offre médicale suffisante pour préserver des soins accessibles et de bonne qualité. En limitant le nombre de places reconnues médecine curative, le contingentement se veut une réponse de l'échelon fédéral à la pléthore. La Communauté flamande aussi s'efforce de limiter l'offre au travers d'un examen d'entrée et d'un numérus clausus qui verrouille l'accès aux études de médecine. «Dans les faits, ces deux mécanismes de restriction fonctionnent indépendamment l'un de l'autre et ont un impact considérable sur la formation en médecine et sur l'organisation des soins en général», ajoute le Pr Peleman. une mission complexe, estime encore le médecin gantois. Comment va par exemple évoluer le rôle dévolu aux paramédicaux? Que peut-on attendre des infirmiers dans le domaine de la médecine générale? Quid des soins chroniques? Des aides techniques pour les médecins hospitaliers? Quelle sera la place du généraliste dans le modèle organisationnel futur des soins de santé? «Ce qui est clair, c'est que les partisans du rôle pivot du généraliste sont plus nombreux en Flandre, tandis que la partie francophone du pays est beaucoup moins chaude pour lui octroyer cette position centrale.» On assiste également à une évolution de la répartition des tâches entre les différents groupes de prestataires et à la délégation de certaines compétences. «La délégation des tâches entre médecins, infirmiers, pharmaciens et autres soignants demande de nouvelles compétences en matière d'informatique et de médecine régénérative, et donc de nouvelles formations et de nouvelles possibilités en termes de concertation interprofessionnelle», poursuit Renaat Peleman, qui se dit passionnés par leur métier pourront d'autant mieux s'y consacrer que la délégation des tâches sera organisée de façon efficace.» Pour cela, il faudra toutefois également adapter les prescrits réglementaires. Le médecin gantois souligne encore qu'à notre époque, le parcours professionnel des médecins n'a plus rien d'un long fleuve tranquille. «Nous avons besoin d'une politique des ressources humaines adaptée. Il faut garder les praticiens `séniors' en activité, mais aussi tenir compte d'un certain nombre de départs vers d'autres secteurs qui ne concernent pas directement la prise en charge des patients (administration, ICT, droit médical...). Les médecins doivent pouvoir se réorienter au cours de leur carrière.» Enfin, l'influence de l'Union européenne se fait également de plus en plus sentir dans l'organisation des soins de santé, tandis que le rôle de la Belgique se fait de plus en plus vague. relever des compétences soit du gouvernement fédéral, soit des communautés, mais il n'est pas possible de continuer à les piloter séparément à deux niveaux de pouvoir comme c'est actuellement le cas. Et il est capital de pouvoir disposer d'un cadastre», estime le Pr Renaat Peleman, médecin-chef à l'UZ Gent. scientifiques médicale. La participation accrue du citoyen évolue par exemple de plus en plus vers le consumérisme, tandis que l'augmentation du niveau de formation moyen, la progression du bien-être et la montée de l'individualisme modifient l'ampleur et la nature de la demande en soins. la gestion de leurs soins de santé signifie vraisemblablement aussi que les médecins vont devoir consacrer davantage de temps à chacun, tandis que la progression des demandes de `second avis' risque de tirer le nombre de contacts par patient vers le haut. Par ailleurs, l'évolution du nombre de malades allochtones et les obstacles linguistiques et culturels qui en découlent pourraient également imposer des consultations plus longues dans ces groupes spécifiques. propres à la profession. «Les traitements multidisciplinaires nécessitent une relativement importante, ce qui fait évidemment augmenter le temps à investir dans chaque cas», commente le Pr Peleman. «S'ajoute à cela l'attention accrue accordée à l'amélioration et au contrôle de la qualité, qui influence aussi bien le temps nécessaire par patient que la part des activités qui ne sont pas directement liées aux soins.» Enfin, n'oublions pas l'impact sur les besoins médicaux de facteurs évidents tels que la croissance globale de la population, le vieillissement ou encore l'augmentation des besoins, des comorbidités et des maladies de civilisation (troubles cardiovasculaires, obésité...). |