santé à l'Etat belge environ 3.400 euros par an en soins de santé. Avec le vieillissement de la population, ce chiffre ainsi que la pression exercée sur le secteur de la santé vont sans aucun doute augmenter. Il faut donc faire quelque chose, sinon le budget dont disposera l'Etat pour mettre en oeuvre une autre politique en la matière sera très limité. Reste la question suivante: comment procéder? Le Professeur Annemans a mis le doigt sur la plaie en affirmant: «La plupart des médecins sont évidemment d'accord pour dire qu'une intervention médicale qui coûte 500.000 euros n'est pas justifiée pour prolonger d'un jour la vie d'une personne. A l'inverse, personne ne contestera qu'un traitement à 500 euros qui permet à quelqu'un de vivre un an de plus doit être entamé immédiatement. Reste à savoir où se situe la limite.» cet égard: qui décide? Jusqu'il y a peu, les cliniciens étaient pratiquement les seuls à décider quels médicaments et/ou traitements, par exemple, devaient être remboursés par l'Etat. Aujourd'hui, une nouvelle tendance se dessine, dans le sens où le pouvoir décisionnel dans ce domaine est de plus en plus cédé aux administrateurs des hôpitaux, aux bailleurs de fonds, aux pouvoirs publics et aux patients. De l'avis du Professeur Annemans, cette tendance va prendre de l'ampleur à l'avenir. Il a cependant mis en garde contre une évolution qui consisterait à considérer les économies comme une fin en soi et affirmé clairement de vue l'objectif premier d'une politique de soins de santé, à savoir maximiser la santé d'une population dans la limite des ressources disponibles et dans un cadre éthique basé sur les principes d'équité et de solidarité. rentable dans le secteur des soins de santé le discours du Professeur Annemans, il faut d'abord répondre à la question suivante: «quelles sont les causes du coût croissant des soins de santé?» Pratiquement tous les macroéconomistes et assureurs maladie s'accordent à dire que les progrès technologiques (y compris les nouveaux médicaments développés) constituent actuellement le facteur qui contribue le plus à la hausse des coûts dans le secteur des soins de santé. Dès lors, quoi de plus légitime que de se poser la question «Qu'est-ce que cela va coûter au secteur?» à chaque fois qu'un nouveau médicament ou technologie médicale est développé. Il va de soi qu'une politique rentable doit être menée dans le secteur des soins de santé, mais définir des critères ne s'avère pas toujours évident. Après tout, il est ici question de patients, autrement dit, de gens qui ont besoin d'une aide médicale. des QALY (Quality Adjusted Life Years), un paramètre qui combine les aspects temps et qualité de vie et qui permet de définir des lignes directrices sur le plan financier, mais aussi sur le plan éthique. Le bénéfice de santé d'un (nouveau) traitement qui, par exemple, ralentit la progression d'une maladie chronique et/ou prolonge la vie du patient s'exprime en effet en QALY (voir Figure 1 QALY. Ces deux paramètres permettent de comparer, de la façon la plus univoque possible, le bénéfice clinique (QALY) et traitements chez des patients souffrant de diverses maladies. Ils peuvent en outre servir de ligne directrice dans le cadre de la définition de critères pour une gestion saine au sein du secteur. Ainsi, selon l'Organisation mondiale de la Santé, le prix d'une année de vie (en bonne santé) du Belge moyen est estimé à 32.000 euros (1-3 fois le produit intérieur brut par habitant). Les traitements médicaux qui offrent à un patient la perspective d'une QALY supplémentaire et ne dépassent pas ce seuil financier génèrent une plus-value pour le secteur de la santé et sont Annemans a indiqué que la ligne directrice de 50.000 euros/QALY (grosso modo le prix d'une année de dialyse rénale) pouvait être utilisée, mais il va de soi que d'autres considérations d'ordre non économique jouent également un rôle déterminant dans la décision de mettre en oeuvre ou non un traitement. santé: (Anvers, 28 février 2 mars 2013), le Professeur et économiste de la santé Lieven Annemans (faculté de médecine UGent, faculté de médecine VUB) a abordé la gestion des coûts des soins de santé, un sujet généralement mal maîtrisé par les médecins alors qu'ils sont pratiquement tous concernés par cette problématique. Le Professeur Annemans a décrit les défis auxquels est confronté le secteur de la santé dans cette période mouvementée sur le plan économique et financier, et énuméré une série de solutions avantageuses à l'occasion d'un discours teinté d'éthique. du niveau de santé maximal pendant 40 ans a 20 QALY (Quality Adjusted Life Years). Les traitements pharmacologiques qui augmentent le niveau de santé du patient et/ou prolongent sa vie font augmenter les QALY. La rentabilité d'un traitement est exprimée en euros/QALY. maladie de Crohn partir de 50 ans Moayyedi et al. Best Res Clin Gastroenterol 2007;21(2):347-61 Probstfield JL. Am J Cardiol. 2003;91:22G-27G Johannesson M et al. NEJM 1997;336:332-6. interventions médicales. Annemans: «L'objectif des soins de santé est de produire de la santé.» |