très mal la perspective de nouvelles économies dans le secteur de la car- tranche de façon particulièrement flagrante avec le projet de réforme introduit il y a quelques mois à peine par le gouvernement (le Spécialiste du 4 juillet 2012). D'aucuns craignent en effet que ces nouvelles mesures ne se soldent par une prolifération incontrôlée de laboratoires de cathétérisme des structures dont le coût atteint facilement 1,5 millions d'euros, sans compter les frais afférents à leur fonctionnement. chercheur rattaché au Centre fédéral d'exper- tise des soins de santé (KCE), rejoint large- ment ces critiques. Il retrace en quelques mots l'évolution de la cardiologie. «Il y a 20 ans, l'existence des centres diagnostiques B1 répondait à une certaine logique. Depuis l'avè- nement des stents, il est toutefois possible de réaliser le diagnostic et le traitement en une fois, et les centres exclusivement diagnos- tiques n'ont donc plus de réelle raison d'être.» Pour le spécialiste, la solution la plus indiquée serait (ou aurait été) que les autori- tés suppriment purement et simplement les programmes de soins B1, comme le suggérait KCE. «Avec les nouveaux AR, c'est toutefois une autre piste qui se dessine: un certain nombre de centres B1 sont en train de passer au niveau B2, sans compter que plusieurs centres A se dotent également d'un agrément B2. Cela s'explique en partie par le fait que certains centres B1 réalisaient déjà illégalement des dilatations coronaires ces dernières années: la nouvelle législation régularise cet état de fait, de telle sorte qu'il y aura davan- tage de centres et donc davantage de dilatations.» patients puissent bénéficier immédiatement et partout des meilleurs soins (comprenez: des techniques les plus interventionnelles)», commente encore le Dr Van Brabandt. «N'importe quel hôpital devrait donc pouvoir réaliser une dilatation primaire en cas d'infarc- tus du myocarde, ce qui n'est évidemment ni tenable financièrement, ni souhaitable. L'argument de la perte de temps générée par le transfert des patients se vérifie peut-être dans des pays comme la Pologne ou les Etats-Unis, où les distances sont importantes, mais ce n'est pas le cas en Belgique. A Malines, où je travaille, il y a par exemple déjà 5 labora- toires de cathétérisme dans un rayon de 25km! Le rapport sur le traitement de l'infarctus publié en 2005 par le KCE a en outre révélé que le recours immédiat à un grand centre de cardiologie ne présente aucun avantage. soins cardiologiques aigus de qualité, et comme une structure plus importante n'est jamais loin, les pertes de temps associées aux transferts restent minimes. A l'époque, nous avions conclu qu'il fallait moins de centres dans notre pays et non davantage. Cela n'a pas changé... mais il semble que la porte soit désormais ouverte à tous les excès.» De nombreux hôpitaux proposent déjà des ICP en cas de STEMI. Le Pr Frans Van De Werf dans le NEJM qu'un anticoagulant administré dans l'ambulance est aussi efficace qu'une ICP, souligne le Dr Van Brabandt. «Une ICP cardiaques est avant tout politique. Le nombre de laboratoires de cathétérisme va augmenter, mais la population ne s'en portera pas mieux... Et, si l'opération est financièrement intéressante pour les hôpitaux, les médecins ne sont pas demandeurs, car chaque service doit disposer de trois spécialistes en cardiologie interventionnelle qui assurent la permanence 24h sur 24, 7 jours sur 7.» les nouvelles mesures ne se soldent par une prolifération incontrôlée de laboratoires de cathétérisme des structures dont le coût atteint facilement 1,5 millions d'euros, sans compter les frais afférents à leur fonctionnement. en niveaux de soins hiérarchisés que les hôpitaux ne sont pas tous habilités à proposer une manière, pour le législateur, d'éviter que chaque établissement ne se dote d'une batte- rie complète d'instruments médicaux lourds (et donc onéreux). - A: soins cardiologiques de base, sans chirurgie invasive; - B1: possibilité de proposer des examens diagnostiques (cathlab); - B2: centre d'ICP habilité à pratiquer des actes de cardiologie interventionnelle; - B3: centre de cardiologie à part entière pouvant également proposer des interventions |