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EDITORIAL
Spécialiste
®
Le
N°13-6
10 avril - 23 avril 2013
Charleroi X
bimensuel
P913976
L'actualité des médecins spécialistes
www.
le
specialiste.be
Vincent Claes, rédacteur en chef
EDITO
Jean-Louis Vincent, chef du service des soins intensifs de l'Hôpital Erasme et président de la Société belge de soins intensifs
Prix Public
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Une armée de 63.000 médecins d'ici 2028?
«Si nous devions extrapoler à la Belgique les projec-
tions utilisées pour la planification de l'offre médicale
aux Pays-Bas, il faudrait tabler sur une augmenta-
tion tout à fait irréaliste du nombre de médecins»
, a
déclaré récemment le professeur Renaat Peleman,
médecin-chef à l'UZ Gent, dans un exposé consacré
à la problématique du contingentement.
En 2028, d'ici une quinzaine d'années à peine,
la Belgique aurait en effet besoin dans cette hypo-
thèse de quelque 21.239 généralistes (+46% par
rapport à 2010) et 41.740 spécialistes (+59%) !
Le modèle tient déjà compte de l'évolution démogra-
phique, épidémiologique et socio-culturelle, mais la
grande question reste surtout de savoir dans quelle
mesure les spécialistes pourront transférer une
partie de leurs responsabilités à d'autres médecins
ou à des infirmiers dans un avenir relativement
proche, a souligné le Pr Peleman. L'extrapolation
ci-dessus se base en effet sur un scénario sans
aucune redistribution des tâches, et donc sur des
besoins maximums au niveau du corps médical.
Soulignons par ailleurs qu'aux Pays-Bas aussi,
ce modèle nécessiterait plusieurs milliers de médecins supplémentaires: d'ici 2028, il en faudrait environ 27% en plus chez nos voisins
du nord. Là aussi, c'est chez les spécialistes que l'augmentation devrait être la plus marquée; alors que le contingent s'élève actuellement
à 17.250 praticiens, il en faudrait au moins 25.337 pour répondre aux besoins en 2028 (+47%).
Le Pr Peleman évoque également un document européen datant d'avril 2012, qui affirme que la plupart des Etats de l'Union se
dirigent vers des pénuries critiques de l'offre médicale, et ce aussi bien à l'échelon des travailleurs de la santé dans leur ensemble que
plus spécifiquement dans certaines professions ou spécialités. «En 2009, 30% des médecins actifs dans l'UE étaient âgés de plus de 55
ans,»
souligne le spécialiste gantois. «Et d'ici à 2020, on prévoit que plus de 60.000 médecins (soit 3,2% du contingent européen total)
prendront leur retraite chaque année. A ce moment-là, il manquera déjà en Europe quelque 970.000 médecins, dentistes, pharmaciens,
kinésithérapeutes et infirmiers, ce qui signifie que 13,8% des soins nécessaires ne pourront plus être assurés.»
Geert Verrijken
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Dysfonction érectile
: les
leçons de l'EAU
Renaissance de
Valida
Les soins intensifs de plus en plus
sollicités mais pas assez écoutés
Ces dernières années, les soins intensifs se
sont développés d'une façon considérable
dans les hôpitaux belges. Cette spécialité
a débuté avec des petits services dans les
années septante. Aujourd'hui, les soins
intensifs figurent souvent parmi les services
hospitaliers qui emploient le plus de person-
nel. A Erasme, par exemple, 200 personnes
travaillent dans mon service. Il est remar-
quable de constater que, dans notre pays,
le nombre de lits hospitaliers diminue mais
que, par contre, le nombre de lits «intensifs»
continue d'augmenter.
Les intensivistes sont également de plus en
plus présents dans l'hôpital en dehors de
leur service. Ils sont appelés dans les étages
lorsque l'état clinique d'un patient se dé-
grade rapidement et qu'il faut faire venir le
spécialiste de garde. Ce concept de «medical
emergency team» se développe également
à l'étranger.
Nous sommes contents que les autorités
ont enfin revalorisé les honoraires des
intensivistes. Elles reconnaissent enfin la
valeur de notre profession dans le système
hospitalier.
Malheureusement, très souvent, nous
sommes encore peu considérés comme
de véritables partenaires. Ce sont
souvent les spécialistes des disciplines
plus anciennes (la médecine interne,
les anesthésistes, les chirurgiens...) qui
sont plus directement impliqués dans
les discussions avec les autorités. Nous
aimerions que les intensivistes soient
davantage considérés comme des interlo-
cuteurs à part entière.
Revalorisation et considération
En tant que président de la Société
belge des soins intensifs, j'entends mes
confrères se plaindre du manque d'écoute
dont ils font l'objet. Nous remarquons
que certaines décisions qui concernent
les soins intensifs passent au-dessus de
nos têtes. Le récent déremboursement
des solutions d'albumine humaine illustre
parfaitement ce manque de prise en
considération de nos véritables besoins.
Ces solutions sont essentielles dans notre
activité mais les autorités ont décidé, sans
nous consulter, de ne plus les rembourser
parce qu'elles sont relativement onéreuses.
Cette mesure permet évidemment d'éco-
nomiser rapidement de l'argent.
Or, dans certains cas, l'administration
d'albumine peut sauver des vies. Les
hôpitaux se retrouvent dos au mur: soit
ils donnent de l'albumine au patient et
doivent payer les coûts eux-mêmes, soit
ils n'en donnent pas et ferment les yeux...
Nous regrettons le manque de concerta-
tion à ce sujet. Nous sommes frustrés par
rapport à ce mode de fonctionnement qui
ne reconnaît pas l'importance de notre
discipline et de son apport à la médecine
moderne.
Bientôt trop de cathlabs dans les hôpitaux?
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