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Pharma-Sphere 190 Décembre 2013
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Dans les pays développés, il a été clairement démontré
que les émissions en rapport avec la combustion du bois
variaient selon le type d'installation utilisée (feu ouvert,
protégé par une vitre ou insert), la présentation utilisée
(bois brut ou granulés compactés) et le type d'essence (7, 8).
Ainsi, les résultats analysant l'impact de la combustion
et de la biomasse sont non concordants, peu clairs et
encore compliqués par le fait que les traitements divers
et variés infligés au bois, dont bon nombre sont des
irritants bronchiques, peuvent eux aussi influencer la santé
respiratoire.
Produits de nettoyage et d'entretien
L'offre de produits de nettoyage et d'entretien s'est renforcée
de façon très importante avec la mise à disposition de
produits extrêmement ciblés conduisant à une augmentation
des achats, à une utilisation de plus en plus fréquente et
banalisée et donc à une exposition croissante dont l'intensité
varie selon la quantité de produit utilisé, sa concentration
et sa présentation (les sprays pénètrent beaucoup plus
facilement l'arbre respiratoire), selon le degré de facilité
d'évaporation des composants volatiles (séchage des
sols) et le milieu ambiant de l'utilisation (température,
humidité). Pour certains produits, il faut également penser
à la libération de polluants secondaires par interaction d'un
composant primaire avec le milieu environnant, l'exemple
type étant la formation de formol lorsque l'alpha-pinène
(composant de nombreux désodorisants et parfums
d'intérieur) est utilisé en milieu humide et en présence de
concentrations élevées d'ozone (16).
L'exposition aux produits de nettoyage peut s'accompagner
de manifestations respiratoires de type asthmatique,
mais cela concerne essentiellement les expositions
professionnelles chez des individus ayant déjà des
problèmes respiratoires (17, 18).
Il a été proposé de regrouper ces manifestations sous le
vocable de RADS (Reactive Airways Dysfunction Syndrom)
qui pourrait correspondre à un asthme professionnel
particulier se développant sans période de latence et en
relation avec des expositions à de fortes concentrations
d'irritants de nature diverse. L'irritabilité des voies
aériennes persiste en général pendant un certain temps
après l'exposition.
De façon plus générale les femmes asthmatiques
supportent moins bien l'exposition aux produits de
nettoyage, indépendamment du type d'irritant et de
l'intensité et de la durée d'exposition, il convient donc de
les en avertir (19).
Pour conclure
De nombreuses substances sont susceptibles d'engendrer
des manifestations respiratoires dans le cadre d'une
exposition domestique. L'usage domestique de ces
substances peut exposer à des interactions qui renforcent
encore le risque. Parmi les raisons qui peuvent expliquer
cette situation, il faut surtout insister sur l'augmentation
des concentrations d'ozone dans l'air extérieur et
l'utilisation de plus en plus courante de dérivés terpéniques
(désodorisants...) et de composés insaturés (PVC...)
combinée à une diminution de la ventilation des locaux
d'habitation.
Les études épidémiologiques indiquent deux profils
différents en matière d'exposition aux polluants
domestiques:
· danslespaysdéveloppés,lesfacteursimportantssont
le terrain atopique, le bas âge (enfance), la présence
d'humidité ou de moisissure, l'exposition aux terpènes,
un asthme préexistant et le tabagisme;
· danslespaysenvoiededéveloppement,une
exposition importante à la combustion de la biomasse
est un facteur de BPCO, surtout chez la femme, mais
ne semble pas favoriser l'asthme chez l'enfant ou la
femme adulte.
La combustion du bois ne semble pas avoir d'effet
protecteur, mais son rôle dans l'aggravation des
symptômes n'est pas évident.
Les produits de nettoyage entraînent des symptômes de
type asthme, mais il ne s'agit pas en général de véritables
asthmes.
Trois phénomènes peuvent expliquer les infections
pulmonaires et bronchiques dues aux moisissures, une
exposition importante, des particularités du système
immunitaire de l'hôte et des caractéristiques de la
moisissure autres que ses propriétés anergisantes,
par exemple dans le cas d'aspergillus, l'ubiquité, les
caractéristiques aérodynamiques et la richesse en enzymes
et toxines délétères pour l'épithélium bronchique.
Références sur demande
Les produits d'entretien ménagers sont de plus en plus
nombreux dans notre environnement et peuvent entraîner
des pseudo-asthmes.