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Pharma-Sphere 190 Décembre 2013
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Composés organiques volatils
Les composés organiques volatils (COV) font partie
de notre environnement quotidien. On les trouve dans
les produits ménagers (solvants, détergents, aérosols,
désodorisants), dans les produits de construction et le
mobilier (revêtement des murs et des sols), colles (bois
aggloméré), vernis, laques, dans la fumée de cigarettes et
pour les habitations situées près des grands axes routiers,
dans l'air venant de l'extérieur.
Sont regroupées au sein des COV des substances chimiques
de structures très différentes (terpènes, hydrocarbures
aromatiques, cétones, hydrocarbures aliphatiques,
phtalates, acides, dérivés du glycol, aldéhydes).
Plusieurs travaux ont largement établi la relation entre
plusieurs de ces COV et des manifestations repiratoires
allergiques, mais aussi avec diverses affections
respiratoires non allergiques.
Globalement, sur 7 études épidémiologiques, 3 ont établi
une relation entre exposition aux COV et asthme et dans
une étude américaine particulièrement robuste (diagnostic
d'asthme par le médecin et mesures répétées d'exposition
par analyseur personnel) c'est pour les COV aromatiques
que le risque semble le plus élevé (4).
A signaler que si les phtalates, substances chimiques très
utilisées dans l'industrie pour assouplir les plastiques,
sont certes des perturbateurs endocriniens, leur impact
dans l'asthme de l'enfant reste un sujet de discussion, car
tant les mécanismes étiopathogéniques que la pertinence
clinique des constatations restent à démontrer (5)
moisissures
On trouve des moisissures dans une très grande majorité
de logements et fort heureusement sans retentissement
particulier sur la santé respiratoire. Cependant la
conjonction d'une exposition importante et variée ou
à une forte teneur d'une moisissure spécifique, de
facteurs inhérents à l'habitat renforçant l'exposition et
une prédisposition particulière de l'appareil respiratoire
de l'hôte peut aboutir à d'authentiques pneumopathies
d'hypersensibilité ou à des pathologies invasives comme
l'aspergillose bronchopulmonaire.
Les sinusites fongiques allergiques sont fréquemment
associées à des atteintes bronchopulmonaires qu'il faut
savoir rechercher, car le plus souvent le tableau clinique
est limité à la sphère ORL avec des manifestations de
rhinosinusite dans un contexte de polypes résistants au
traitement et l'atteinte radiologique (pan ou polysinusite
uni ou bilatérale avec épaississement muqueux, érosions
osseuses, opacification et niveaux liquides) n'est ni
spécifique ni pathognomonique (6).
Combustion du bois et de la biomasse
La combustion du bois libère simultanément des gaz
inorganiques (oxydes d'azote, monoxyde de carbone,
dioxyde de soufre), des particules (carbone, suies, matériel
organique condensé) et des COV. Tant que tout cela se
passe à l'extérieur, il n'y a guère de risque de problèmes
respiratoires, mais il en va tout autrement si la combustion
du bois se fait à l'intérieur des habitations.
Le rôle de la combustion du bois sur la santé respiratoire est mal cerné dans les pays développés.