![]() leures prestations cognitives de la part des porteurs sains de cette mutation par rap- port aux individus non porteurs de cette dernière (21). La diminution du clivage de BACE1 exerce donc un effet protecteur et a le potentiel thérapeutique pour dimi- nuer la quantité d'amyloïdes et contrer ses effets toxiques. En raison du nombre élevé de muta- tions entrant en ligne de compte pour la validation et le suivi (un génome compte environ 3 millions de muta- tions, tandis qu'un exome en compte entre 20.000 et 50.000), l'étude WGS constitue un véritable défi et nécessite le plus grand soin lors du choix de l'étude et de la sélection des patients (notamment basée sur des caractéris- tiques phénotypiques cliniques, bio- chimiques ou neuropathologiques). À cet égard, une étroite collaboration avec les cliniciens, tant pour la col- lecte des données cliniques et biochi- miques que pour le suivi du patient, est indispensable. Les initiatives conjointes telles que le réseau Dominantly Inhe- rited Alzheimer Network (DIAN) et le réseau de consortium européen Early- Onset Dementia (EOD) (22), dirigé par les professeurs C. Van Broeckhoven et J. van der Zee, joueront un rôle pré- dominant dans ce cadre. cause génétique sous-jacente jacentes facteurs de risque génétiques courants dans les formes complexes de la MA. Les mutations identifiées dans les nou- veaux gènes comme étant associées à la MA n'ont toutefois aucune conséquence fonctionnelle manifeste puisqu'elles représentent des facteurs de risques inconnus dans le déséqui- libre des liaisons (linkage disequili- lèles sont involontairement associés sur deux ou plusieurs locus). Pour la clusté- rine par exemple, la mutation associée à la maladie est intronique, sans consé- quence connue sur l'expression ou la fonction de la clustérine. Pour pouvoir identifier les facteurs de risque sous- jacents, il convient de continuer à répertorier la variabilité génétique complète des gènes GWA, à savoir les mutations rares et fréquentes et les variations du nombre de copies. Pour le gène de la clustérine, l'association a été confirmée à maintes reprises. D'ail- leurs, une mutation fréquente corrélée à une augmentation du niveau de transcrip- tion de la clustérine a été identifiée dans le lobe temporal (23). D'autres études ont déterminé la séquence de la partie co- dante de la clustérine. Parmi la popula- tion belge souffrant de la MA, de rares mutations pathogènes prédictives ont été détectées dans les exons qui codent pour la chaîne . On peut donc en déduire que cette partie de la protéine joue un rôle spécifique dans la MA (24). Pour le gène CR1, la plupart des études ont surtout étudié la mutation géno- mique. Le site CR1 est complexe et ca- ractérisé par des séquences répétitives, ce qui rend la mutation fonctionnelle difficile à localiser. Par le biais de notre étude belge, nous sommes parvenus à établir une corrélation entre la MA et une variation fonctionnelle du nombre de copies définissant la longueur de la protéine CR1 et, de ce fait, à identifier le nombre de sites de liaison pertinents dans la cascade du complément (25). La corrélation avec la variation du nombre de copies explique le signal GWA initial. Les indices de corrélation des autres gènes (tels que PICALM, BIN1) ne se trouvent pas dans la région du gène, mais en amont ou en aval (Tableau 1), compliquant ainsi la recherche de la mutation fonctionnelle. Pour le gène BIN1, une insertion 3bp a été décelée environ 28kb~ en amont du gène, en- gène et une perturbation de la biologie de la protéine tau (26). mutations génétiques fiés pour la MA présentent des modes fonctionnels. Exception faite de l'en- semble de gènes MS4A, tous les gènes s'intègrent en principe à la synthèse lipi- dique (CLU, ABCA7), au système du complément, à l'inflammation et au système immunitaire (CLU, CR1, ABCA7, CD33 et EPHA1), ainsi qu'aux fonctions cellulaires synaptiques telles que l'endo- cytose (PICALM, BIN1, CD33 et CD2AP) (Tableau 1). Bien que les processus exacts de la maladie ne soient toujours pas connus, des hypothèses peuvent néanmoins déjà être formulées. Des mu- tations de la clustérine, une protéine significative, peuvent influencer des fonc- tions telles que la clairance du peptide A42 à partir du cerveau, l'apoptose, le métabolisme lipidique et l'inflammation. De même, des mutations de la protéine CR1 peuvent accroître l'activation du complément et diminuer l'opsonisation des plaques amyloïdes dans le cerveau. Les mutations génétiques au niveau de la protéine PICALM peuvent induire des anomalies synaptiques, étant donné que cette dernière assure le transport dans la fusion des vésicules synaptiques (et joue un rôle dans la formation des souvenirs). Le caractère non arbitraire des gènes de la MA est en outre étayé par les analyses basées sur les voies (pathway) des études GWA dédiées à la MA. le mécanisme exact des mutations inhé- rentes à la MA (Figure 2). Une première stratégie consiste à analyser si les muta- tions de la maladie influencent la quanti- té de produit génique (ARN ou protéines) ce qui peut ensuite être utilisé comme biomarqueur précoce de la maladie ou comme point de départ de traitements. |