![]() milliers, voire de millions de mutations du génome, n'ont initialement généré que peu de résultats reproductibles. le plan génétique: nouveaux gènes à risque coordonnées à grande échelle ont per- mis de réaliser d'importants progrès dans la génétique de la MA complexe. Au moins 9 nouveaux gènes à risque ont été identifiés, le premier étant la clustérine (CLU), identifiée dans 2 études d'association pangénomiques (5, 6). Ensuite, une association pan- génomique et une réplication ont été identifiées pour les mutations géné- tiques courantes dans les gènes CR1, PICALM et BIN1 (5-7) et dans les gènes MS4A, CD2AP, CD33, EPHA1 et ABCA7 (8, 9) (Tableau 1). Cette liste de gènes s'est ensuite allongée grâce à l'IGAP (International Genomics of Alzheimer's Project), qui est en train de consolider les données de 4 grands consortiums dédiés à la MA dans une méta-analyse (recherches notamment sur les facteurs génétiques ayant une influence sur le risque de développer la MA et à quel âge, sur l'interaction des gènes ou des processus de la mala- die, etc.). précoce de la MA: nouvelle approche nologie de séquençage de l'ADN sont venus relancer les recherches génétiques concernant les patients souffrant de la forme à début précoce et héréditaire de la MA, notamment dans les familles trop petites pour les études de liaison tradi- tionnelles. Le séquençage et la compa- raison de l'«exome» ou du «génome» de au jour de nouvelles mutations causales. De ce fait, ce ne sont plus les grandes familles, mais bien le patient en tant qu'individu qui occupe une place cen- trale dans la génétique moléculaire de la MA (Figure 1). quencing) ont été publiées concernant la maladie d'Alzheimer. La première avait permis de découvrir des mutations au niveau du gène NOTCH3, lequel est impli- qué dans l'artériopathie cérébrale autoso- mique dominante avec infarctus sous-cor- ticaux et leucoencéphalopathie et n'avait dès lors pas été étudié a priori dans cette famille (12). Le fait que des mutations au niveau d'un seul gène puissent mener à un spectre de maladies neurodégéneratives est une découverte importante qui avait déjà été faite précédemment [notamment des mutations de MAPT, un gène causal de la démence fronto-temporale (DFT), sont aussi présentes dans la MA; les muta- tions PSEN1 de la maladie de Pick, les mutations nulles GRN et les mutations faux-sens de la MA et de la maladie de Par- kinson; les expansions de répétition C9Orf72, dans lesquelles un gène impor- tant de la DFT est impliqué (13), se re- trouvent aussi chez les patients atteints de la MA (14)]. Ce constat a d'importantes implications cliniques et indique qu'il est judicieux d'analyser sur le plan diagnos- tique tous les gènes neurodégénératifs pour les patients dont la cause de la mala- die est inconnue. Le séquençage classique par la méthode de Sanger analysant les gènes un à un peut alors être remplacé par le séquençage de nouvelle généra- tion (NGS Next-Generation Sequen- cing) analysant plusieurs gènes simulta- nément. Cette technologie stimulera le traitement personnalisé des maladies neurodégénératives, surtout si des théra- pies sont développées pour cibler les causes moléculaires au lieu des symp- tômes cliniques. La deuxième étude WES sur de jeunes patients atteints de veau du gène SORL1 impliqué dans le triage des protéines APP (15). Cette dé- couverte est intéressante, étant donné que des associations avec des mutations génétiques dans ce gène avaient déjà été démontrées dans la forme à début tardif, notamment au sein de la population belge (16). Dans ce gène, les mutations responsables de la maladie ainsi que les mutations à risque les plus fréquentes jouent un rôle concernant la MA. Récemment, 2 études WES consacrées à la MA ont identifié des mutations hétéro- zygotes au niveau du gène TREM2 (17, 18). Les mutations homozygotes de ce gène sont connues pour être à l'origine d'une variante comportementale de la DFT et de la maladie de Nasu-Hakola, également appelée PLOSL. Parmi la po- pulation belge aussi, nous avons décou- vert des mutations rares du gène TREM2 spécifiques aux patients souffrant de MA (19). monogéniques, le séquençage complet de l'exome est généralement privilégié, notamment en raison de son prix (l'exome représente 1-2% du génome) et du fait que la plupart des mutations significatives sont situées dans la partie codante du gé- nome. Toutefois, les mutations non co- dantes [notamment les mutations intro- niques du gène SOD1 dans la sclérose latérale amyotrophique, les mutations du promoteur APP dans la MA (20)] dé- clenchent aussi des maladies neurodégé- nératives, ou à tout le moins en augmen- tent le risque. Par ailleurs, le séquençage WGS offre une meilleure couverture de l'exome et, compte tenu de la baisse de prix prévue pour cette technique, elle deviendra peut-être à l'avenir l'approche par excellence. Grâce aux données WGS de 1.795 habitants d'Islande, une muta- tion APP protectrice (Ala676Thr) a été identifiée pour la première fois sur le site de clivage de BACE1. Cette mutation en- traîne une diminution de la formation de |