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l
Neurone
·
Vol 18
·
N°7
·
2013
ont distingué le comportement stéréo-
typé, un symptôme caractérisé par un
comportement moteur répétitif et sans
fonction, de la préservation, un symp-
tôme également caractérisé par un
comportement répétitif, mais plutôt de
nature cognitive*.
Enfin, des patients schizophréniques
hospitalisés et traités avec des neurolep-
tiques atypiques ou conventionnels ont
été comparés sur une série d'échelles de
mesures cognitives classiques, mais aus-
si sur plusieurs tâches psychomotrices,
afin d'évaluer le ralentissement psycho-
moteur et le comportement stéréotypé,
et ce de manière à étudier l'impact dif-
férentiel de ces antipsychotiques sur le
fonctionnement psychomoteur et cogni-
tif. Les patients traités avec des neurolep-
tiques conventionnels ont obtenu de
moins bons résultats à la plupart des tests
psychomoteurs, aussi bien pour le com-
portement stéréotypé que pour le ralen-
tissement psychomoteur, que le groupe
de patients traité avec des molécules
atypiques. Cependant, cet écart n'a pas
été retrouvé lors des tests sur la mémoire
verbale, l'attention, la mémoire de tra-
vail, les fonctions exécutives, mais sur-
tout la vitesse de traitement*.
Relation entre ralentissement
psychomoteur et symptômes
négatifs
La relation entre le ralentissement psy-
chomoteur d'une part et les autres
groupes de symptômes de la schizophré-
nie, spécialement les symptômes négatifs,
d'autre part, n'est pas claire. Le groupe
CAPRI a démontré que la symptomatolo-
gie négative est associée à l'initiation dif-
ficile de mouvements moteurs précis,
alors que la préparation et l'exécution de
ces mouvements sont indépendantes du
syndrome négatif. Ils ont également dé-
couvert que le groupe de déficits volition-
nels du syndrome négatif, mais pas le
groupe d'expressions, était associé de
manière significative au ralentissement
psychomoteur, alors que la symptomato-
logie dépressive n'explique pas cette
association*.
Différenciation entre
trajectoire préparée déviante,
action préparée et vitesse
psychomotrice réduite dans la
schizophrénie
Bien que l'utilisation fréquente du terme
«ralentissement psychomoteur» (psycho-
motor slowing
)* présuppose un ralen-
tissement général par lequel la plupart,
voire tous les processus impliqués dans
une action motrice, sont retardés ou ra-
lentis, cette supposition pourrait s'avérer
trompeuse. Jogems-Kosterman et al.
(2001) ont affirmé que le ralentissement
psychomoteur devrait être différencié des
déficits de préparation des mouvements.
Cependant, cette proposition n'a pas été
testée directement, ce qui a été l'objet
d'une étude qui a évalué plusieurs tâches
psychomotrices chez 61 patients et 30
contrôles. La préparation de la trajectoire
a été évaluée dans une graphic task dans
laquelle les patients devaient dessiner des
séquences de lignes uniques changeant
graduellement de direction. Les change-
ments effectués aisément reflètent une
préparation anticipée de la trajectoire. La
préparation de l'action a été évaluée
grâce à un test au cours duquel les pa-
tients devaient copier des formes de com-
plexité et de familiarité variées. La vitesse
psychomotrice a été mesurée à l'aide
d'un simple test de copie de lignes.
L'évaluation de la vitesse de traitement de
l'information, de l'attention, de la mé-
moire de travail et de la résolution de pro-
blèmes a été effectuée grâce à des tests
dérivés des tests neuropsychologiques.
Pratiquement, les patients optaient beau-
coup plus souvent pour une technique
inhabituelle lors du test de dessin, et
avaient tendance à tracer les lignes verti-
cales du bas vers le haut. Ils changeaient
également la direction de la ligne moins
souvent que le groupe contrôle. Dans le
groupe de patients, l'indice de prépara-
tion des trajectoires n'est pas lié aux ré-
sultats aux tests de préparation de l'action,
aux tests de vitesse psychomotrice et aux
tests neurologiques.
Évaluation des composantes du
syndrome psychomoteur dans
la schizophrénie
CAPRI a conçu une étude ayant pour but
d'étudier la structure des syndromes psy-
chomoteurs*, dans laquelle un échantil-
lon important de patients schizophrènes
stabilisés (n = 124) a été étudié au
moyen d'une batterie extensive de tests
psychomoteurs. Bien que des anomalies
psychomotrices aient été observées sou-
vent chez les mêmes patients, ils ont
trouvé les bases d'au moins deux sous-
syndromes qui n'étaient jusque-là pas
liés l'un à l'autre. Le premier groupe
était un groupe de manque psycho-
moteur (psychomotor poverty cluster)
entraînant des signes (retardés) de
catatonie, de parkinsonisme, des
Les patients traités avec des
neuroleptiques convention-
nels ont obtenu de moins
bons résultats à la plupart des
tests psychomoteurs, aussi
bien pour le comportement
stéréotypé que pour le ralen-
tissement psychomoteur, que
le groupe de patients traité
avec des molécules atypiques.
Bien que des anomalies
psychomotrices aient été
observées souvent chez les
mêmes patients, les bases
d'au moins deux
sous-syndromes qui n'étaient
jusque-là pas liés l'un à
l'autre ont été trouvées.