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Dossier
JP
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Un voyage
(exotique)
sans ennuis de santé
U
ne croisière sur le Nil, un safari en Afrique du Sud,
des vacances à la plage en République dominicaine...
Les destinations exotiques ont plus que jamais la
cote. Lorsqu'on planifie un voyage dans ces contrées lointaines,
on a intérêt à bien se préparer. Nous avons demandé au
professeur Fons Van Gompel de l'Institut de médecine tropicale
(IMT) à Anvers, et co-auteur de la brochure `Votre santé durant
le voyage', de nous donner quelques conseils élémentaires.
Malaria et autres causes
de fièvre
Lorsqu'on a de la fièvre pendant ou après
un séjour dans une région tropicale, il faut
toujours penser à la malaria ou à d'autres
maladies infectieuses tropicales. Malgré le
fait que de plus en plus de gens optent pour
des destinations lointaines, les médecins de
l'IMT n'ont guère observé d'augmentation
de la malaria ces 10 à 15 dernières années.
«C'est peut-être parce que de nombreuses
destinations de voyage, y compris sous les
tropiques et dans les régions où la malaria
est présente, se trouvent dans ce que nous
appelons des zones à faible risque», pense
le professeur Van Gompel. Cela ne signifie
absolument pas qu'il ne faille pas être sur
ses gardes dans ces régions et se protéger
efficacement contre les moustiques. Un bon
stick ou spray contre les moustiques est
indispensable. «Mais le meilleur moyen de se
protéger contre la malaria, c'est de s'aménager
le soir/la nuit un espace protégé, inaccessible
aux moustiques. Un produit répulsif protège
quelques heures mais ne dure jamais toute la
nuit. Si l'on veut dormir à la belle étoile, il faut
utiliser une moustiquaire imprégnée de produit.
Le professeur Van Gompel insiste encore sur
le fait que tous les moustiques ne piquent pas
la nuit. «Le moustique qui transmet la dengue,
par exemple, pique pendant la journée. Si l'on
séjourne en Asie ou en Amérique latine ­ où
la dengue est la plus répandue ­ il faut bien
s'enduire de produit pendant la journée.
On n'écarte pas le risque d'attraper la fièvre
dengue à 100%, mais on le limite dans une
grande mesure», précise-t-il; en ajoutant que
les médecins de l'IMT observent actuellement
à peu près autant de cas de dengue que de
malaria.
Une autre cause possible de fièvre est la fièvre
Q qui sévit en Afrique, «On la voit fréquemment
chez des personnes qui reviennent d'Afrique
du Sud.» Le risque d'attraper la malaria ou
d'autres maladies tropicales dépend du pays
Les trois problèmes de santé les plus
fréquemment rencontrés en voyage, surtout
lorsqu'il s'agit de destinations exotiques,
sont, selon le professeur Van Gompel, en
dehors des classiques infections des voies
respiratoires, l'apparition de fièvre, des maux
de ventre/de la diarrhée et des blessures
infectées. Les maladies sexuellement
transmissibles (MST) ne doivent pas non plus
être oubliées. «Il nous arrive de demander aux
personnes qui viennent pour une consultation
dans notre polyclinique spécialisée dans les
MST si elles ont éventuellement contracté la
maladie en voyage. Une sur sept répond par
l'affirmative.» Mais d'après Fons Van Gompel,
le top 3 n'a pas changé depuis de nombreuses
années. «Nous ne faisons pas de relevés
systématiques, mais depuis les 27 ans que
je consulte à l'IMT, il y a eu peu, voire pas du
tout, d'évolution. Le top 3 reste inchangé.»
En collaboration avec le Professeur Fons Van Gompel (Institut de médecine tropicale, Anvers)
Le Journal du Patient N°12 Juin 2013
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